L’épidémie de pneumopathies liées à l’utilisation de produits de cigarettes électroniques continue de faire des victimes aux États-Unis. En date du 10 décembre, les centres de prévention et de contrôle des maladies américains (CDC) rapportaient 2 409 hospitalisations, dont 52 décès confirmés. Cette épidémie d’EVALI, pour E-cigarette, or Vaping, product use-Associated Lung Injury, est liée à un mésusage de la cigarette électronique, avec un recours à des produits non contrôlés.
L’étau semble se resserrer autour de l’huile de vitamine E (aussi appelée acétate de vitamine E), longtemps suspectée. Les autorités sanitaires mettent en garde contre les produits de vapotage provenant de sources informelles (vendeurs en ligne, amis...).
« EVALI est une maladie respiratoire pulmonaire sévère et aiguë liée à l’inhalation de substances toxiques, qui se manifeste chez des "vapoteurs". Sa présentation radiologique est variée », expliquait en novembre au « Quotidien » la Dr Anne-Marie Ruppert, pneumologue à l’hôpital Tenon (AP-HP) et responsable du groupe Tabac et toxiques inhalés de la Société de pneumologie de langue française (SPLF). Les symtômes sont principalement respiratoires et gastro-intestinaux, et le diagnostic est un diagnostic d’exclusion, qui peut être confirmé une fois que la piste d’une infection pulmonaire a été écartée.
Substances huileuses toxiques
La multiplicité des produits et des dispositifs rend complexe l’identification d’une cause. L’analyse des liquides bronchoalvéolaires de 29 patients atteints d’EVALI a néanmoins mis en évidence la présence d’acétate de vitamine E dans la totalité des échantillons. Il s’agit d’un agent épaississant, souvent utilisé avec le THC dans les produits de vapotage. « Les substances huileuses sont toxiques pour les poumons lorsqu’elles sont inhalées », indiquait la Dr Ruppert. Le THC a par ailleurs été identifié dans 82 % des échantillons et la nicotine dans 62 % d’entre eux.
L’huile de vitamine E n’est sans doute pas la seule substance en cause : « il existe de nombreuses substances différentes qui font toujours l’objet d’une enquête, les causes peuvent être multiples », soulignent les CDC, qui encouragent les médecins à interroger leurs patients sur la nature des substances utilisées.
L’épidémie semble dépasser les frontières des États-Unis. Au Canada notamment, 14 cas ont été rapportés par l’Agence de la santé publique en date du 10 décembre.
En France, où la réglementation européenne est stricte et où les produits sont contrôlés, la situation est plutôt rassurante. Par mesure de précaution, Santé publique France a lancé en octobre un dispositif de signalements.
Un outil d'aide au sevrage tabagique
De nombreuses études commencent par ailleurs à pointer les effets potentiellement délétères de la cigarette électronique. Récemment, une étude parue dans l'« American Journal of Preventive Medicine » montre que la e-cigarette augmente le risque de maladies chroniques pulmonaires, telles que l’asthme ou la BPCO, et ce d’autant plus chez des personnes qui continuent de fumer.
De son côté, l’Académie de médecine a rappelé début décembre que contenant et contenu ne devaient pas être confondus, et que la e-cigarette utilisée avec des produits contrôlés est un outil efficace de sevrage tabagique.
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