Santé connectée.

Le genou qui parle

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Publié le 29/01/2018

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Une prothèse munie de capteurs permettant de déceler une infection ou tout défaut mécanique. Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Et pourquoi pas ?

C’est en tout cas le défi que s'est donné une équipe de chercheurs du CHRU de Brest, en partenariat avec l’INSERM, qui vient de lancer un projet inédit de prothèse du genou utilisant les nouvelles technologies. Nom de code de l’opération : FollowKnee. En pratique, les chercheurs vont donc fabriquer par impression 3D une prothèse dans laquelle ils vont incorporer des capteurs miniatures. « Pour le patient, la prothèse du genou connectée signifie plus de sécurité, explique le Pr Eric Stindel, qui supervise le projet. Il pourra ainsi récupérer à domicile via son smartphone des informations relatives à sa prothèse qu’il pourra transmettre à son kinésithérapeute lors de la rééducation et, s’il le souhaite, à son chirurgien. » Les données récoltées permettront, le cas échéant, d’apporter un conseil au patient sur les exercices qu’il peut pratiquer, mais aussi de rechercher les infections susceptibles d'apparaître au décours de ce type d’intervention chirurgicale. Avec à la clé, une prise en charge plus précoce et personnalisée. Il faudra toutefois être encore un peu patient avant de pouvoir être appareillé d’une prothèse qui parle. L’équipe brestoise s’est en effet donnée cinq ans pour proposer un produit commercialisable. « D’ici à 3 ans, nous allons d’abord réaliser des prothèses de genoux fabriquées en 3D et implantées sur 220 patients, précise le Pr Stindel. Ensuite, nous y ajouterons les capteurs qui seront testés sur 30 patients. Nous proposerons cette nouvelle prothèse à des personnes plutôt jeunes pour superviser son fonctionnement sur un temps long. »

En 2016, 80 000 prothèses du genou ont été implantées en France. Et ce chiffre est appelé à augmenter de manière fulgurante dans les prochaines années, avec une progression de 600 % d’ici à 2030. Un phénomène lié à la hausse de l’obésité, le surpoids entraînant une usure prématurée des genoux. Mais pas seulement, car selon les spécialistes, la pose de prothèses s’adresse également aux jeunes sportifs qui souffrent du genou et qui souhaitent continuer à pratiquer leur activité favorite.

C. M.