DESTINÉES à représenter les pharmaciens auprès des Agences régionales de santé (ARS), les unions régionales des professionnels de santé (URPS) d’officinaux se mettent progressivement en place depuis les élections du 16 décembre 2010. Le taux de participation des pharmaciens avait à cette occasion largement battu celui des élections aux URPS des autres professions de santé libérales (médecins, sages-femmes, dentistes, kinésithérapeutes, etc.), en dépassant les 60 %. Et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avait raflé 20 régions sur 26, contre 6 pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
175 euros par pharmacien.
Cinq mois après les élections, où en est-on de la mise en place de ces missions ? D’après Jean-Luc Audhoui, président de la commission de coordination des URPS au sein de la FSPF et membre de l’URPS Ile-de-France, le constat n’est guère réjouissant. « Les dotations financières prévues par les textes ne seront pas versées avant août 2011 », se désole-t-il. Les fonds devraient être prélevés d’ici là par l’URSSAF auprès des officinaux. Assise sur le montant du revenu déclaré, la contribution devrait tourner autour de 175 euros par pharmacien. En attendant cet argent, « des avances de fonds devaient être accordées par les caisses primaires, souligne Jean-Luc Audhoui, mais le décret qui le stipule n’a pas encore été publié. Il est très difficile de travailler sans budget. Nous ne pouvons pas mettre en place les sièges sociaux des URPS, ni payer une secrétaire, indemniser les membres du bureau, etc. De ce fait, nous sommes plutôt dans une phase d’attente », déclare-t-il.
De même, le sujet de la coopération interprofessionnelle, un autre objectif des URPS, n’a pas avancé non plus. « Les textes prévoient des fédérations d’URPS dans chaque région, rassemblant l’URPS des médecins, des pharmaciens, des dentistes, etc. Mais elles sont censées être financées par au minimum 5 % des fonds des URPS de chaque profession, explique Jean-Luc Audhoui. À cause de cela, elles n’ont pas encore vu le jour ».
Malgré ces difficultés, les bureaux ont déjà été constitués dans chaque région, depuis mi-avril et les premières réunions ont eu lieu. « Les URPS ont commencé une réflexion sur des projets de santé publique qui pourraient être proposés à l’ARS. En Ile-de-France, par exemple, nous définirons les thèmes en fonction des plans stratégiques et des orientations que souhaite prendre l’ARS, détaille Jean-Luc Audhoui. À l’avenir, les URPS financeront des expérimentations, que nous voudrions coordonner entre les différentes régions. » Pour lui, les URPS ne pourront être réellement opérationnelles qu’à la fin de l’année 2011.
Un avis partagé par Gilles Bonnefond, président de l’USPO. « La lisibilité pour les pharmaciens prendra encore plusieurs mois », confirme-t-il. Cependant, « cela n’empêche pas de commencer à travailler, notamment sur les sujets de coopération avec les autres professionnels de santé : les EHPAD*, le pharmacien correspondant, la sortie d’hôpital, etc. ». Selon lui, la difficulté pour les libéraux est de « trouver leur place, par rapport aux ARS, parmi les différents acteurs : politiques régionaux ou locaux, associations de patients, ou autres ». Il reste malgré tout optimiste : « Si les libéraux sont porteurs de projets innovants, ils auront toute leur place dans le dispositif. »
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion