Au même titre que les pharmaciens de pharmacie à usage intérieur (PUI), les médecins des établissements de santé peuvent désormais avoir accès au DP des patients. Cette mesure fait suite à une expérimentation concluante menée entre 2013 et 2016.
Jusqu’à présent, le DP était utilisé dans les PUI de 401 établissements de santé dans deux cas : la rétrocession et la conciliation médicamenteuse. L'outil développé par l'Ordre des pharmaciens permet en effet de renseigner les médicaments rétrocédés de manière simple et rapide. Pour la conciliation médicamenteuse, il constitue la source la plus fiable (exhaustif à 91,4 %) par rapport aux informations communiquées par le patient.
Dorénavant, l’usage du DP sera élargi puisque les médecins exerçant en établissements de santé pourront le consulter, sauf opposition du patient. Et à condition de s’y raccorder via un logiciel compatible et après avoir signé une convention avec l’Ordre des pharmaciens.
Ce nouveau déploiement, prévu au décret du 9 mai 2017 et autorisé par la CNIL en juillet dernier, marque une nouvelle étape dix ans après la création du DP. « Cette avancée est prometteuse, elle contribue au décloisonnement ville hôpital, pour une meilleure coordination entre professionnels de santé et pour plus de sécurité pour les patients », se félicite Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens.
Outre la sécurisation du parcours patient, le DP contribue à favoriser la pharmacie clinique. En effet, le DP recense tous les médicaments qu’un patient s’est vu délivrer au cours des quatre derniers mois (trois ans pour les médicaments biologiques et vingt-et-un ans pour les vaccins). Le DP peut être utile en pédiatrie, en médecine interne ou encore en hospitalisation à domicile. Mais cet outil historique s’avère particulièrement précieux pour les urgentistes, les anesthésistes ou encore les gériatres afin d’obtenir des informations rapides et fiables sur les traitements en cours. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une expérimentation auprès de ces professionnels de santé entre 2013 et 2016. Comme le rappelle l’Ordre, le DP a fait l’unanimité en termes d’efficience des soins et de gain de temps.
Mais surtout, dans un cas sur quatre, il représente la seule source d’information disponible aux urgences. De même, en consultation d'anesthésie, il permet de compléter les informations des patients, 17 % omettant d’informer sur leurs traitements ayant un impact clinique.
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