Dans le cadre de la réorganisation de notre système de soins, de nombreux pharmaciens de ville seront amenés à s’investir davantage dans le maintien à domicile. La mise en place des soins coordonnés comprendra des temps de concertation, afin d’assurer justesse, cohérence et cohésion du suivi médico-social des personnes soignées. Grâce à cette nouvelle configuration, le souci de collégialité favorisera la constitution d’une « équipe soignante » et permettra de privilégier le choix des personnes visant leur intérêt comme celui de leur entourage.
Car si le désir profond des personnes est de rester « chez soi » et de pouvoir presque « vivre comme avant », on s’aperçoit que les besoins et les attentes de celles-ci sont parfois négligés. De là de multiples questions à reconsidérer périodiquement : comment faire en sorte que l’espace de vie parfois encombré de divers matériels et le rythme de passage de plusieurs intervenants soient au mieux respectés ? Comment éviter que le domicile perde son identité et son intimité, au point de ressembler à l’annexe d’un service hospitalier ? Comment assurer les prestations nécessaires, tout en évitant le turnover des intervenants si préjudiciable à l’établissement de relations de confiance (remplacements, difficultés de recrutement) ? Comment préserver au mieux la confidentialité d’informations sensibles ? Comment anticiper l’épuisement des aidants ?…
Se pose ici la question de prestataires extérieurs délivrant matériel médical et autres fournitures. Appelés directement par le pharmacien, ceux-ci agiront sous la responsabilité de ce dernier. Mais nous savons que d’autres interviennent sur ordre d’un service hospitalier, court-circuitant de fait le réseau pharmaceutique, et imposent leurs habitudes (stock pour un mois, matériel non conforme à la prescription…). Il semble alors nécessaire que « l’équipe soignante » mette un frein à ce type de pratique pour que seuls interviennent si besoin des prestataires compétents, réactifs, éthiques et respectueux des conventions.
Sentiment de dépendance
Enfin un certain sentiment d’ingérence dans la vie privée peut émerger, en raison de certains regards indiscrets, de certaines connivences avec l’entourage, voire de jugements, qui affectent les malades et/ou leurs proches. Avec toutes les difficultés mentionnées précédemment, c’est le sentiment de dépendance qui s’accroît et vient altérer la qualité de vie, au risque de transformer le domicile en lieu de désocialisation et d’enfermement.
Pour le bien-être des personnes, le domicile doit demeurer comme un refuge qui protège des menaces. Ainsi, dans cette nouvelle configuration des soins coordonnés, comment chaque soignant s’impliquera-t-il pour concevoir et enrichir ce travail de concertation destiné à sauvegarder le domicile comme lieu de vie ?
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