ON LE CROYAIT enterré. Et bien non, le dossier médical personnel, alias DMP, est sur le point de voir le jour. Depuis la semaine dernière, tous les professionnels de santé peuvent accéder au site Internet du DMP (www.dmp.gouv.fr) et créer des dossiers pour les patients volontaires, a expliqué en substance l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP Santé) chargé de développer le projet. En avril, le site sera ouvert aux patients disposant déjà d’un DMP. C’est à cette époque que le déploiement au niveau national devrait véritablement commencer. Pour l’heure, l’outil est testé dans quelques régions pour commencer, notamment en Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Picardie et Rhône-Alpes.
Le DMP « est conçu comme un ensemble de services permettant au patient et aux professionnels de santé autorisés, de partager, sous forme électronique, partout et à tout moment, les informations de santé utiles à la coordination des soins du patient, explique l’ASIP Santé. Le DMP peut ainsi centraliser des informations telles que les antécédents et les allergies, les prescriptions médicamenteuses, les comptes-rendus d’hospitalisation et de consultations, ou encore les résultats d’examens complémentaires. Le DMP est un service public et gratuit ». « Face aux défis majeurs que représentent notamment le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques, il est un outil moderne et performant qui permet d’améliorer la coordination, la qualité et la continuité des soins grâce à la traçabilité de l’information, à une meilleure communication médecin/malade, et à la transmission des informations entre professionnels de santé », ajoute l’agence.
Réticences levées.
Après des années de tergiversation, le DMP semble donc aujourd’hui prendre son envol, notamment après que la CNIL a donné son feu vert à sa généralisation, en décembre. Les réserves émises par les patients semblent également s’être dissipées, certaines garanties leur ayant été apportées. Ainsi, le remboursement des soins n’est plus conditionné à l’ouverture d’un DMP. Les patients ont également le droit de masquer certaines données et tous ceux qui ont consulté le dossier sont tracés. Toutefois, en cas d’urgence, il pourra être possible d’accéder à des données spécifiques du dossier.
Il aura donc fallu attendre plus de six ans pour que le DMP prenne forme. Prévu par la réforme de l’assurance-maladie de 2004, il devait aboutir en 2007. Mais les premières versions du projet ne plaisaient ni aux médecins, ni aux patients. Porté par le ministre de la Santé de l’époque, Philippe Douste-Blazy, et son secrétaire d’État à l’Assurance-maladie, Xavier Bertrand, le DMP devait permettre d’éviter les redondances de traitement et d’examens, ainsi que les interactions médicamenteuses. Mais pour cette dernière application, l’Ordre des pharmaciens et son dossier pharmaceutique (DP) a devancé tout le monde. Aujourd’hui, alors que le DMP n’en est qu’à son balbutiement, plus de 11 millions de DP ont été créés dans plus de 18 000 officines.
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