« Il y a une réalité du burn-out, avec des manifestations connues (épuisement émotionnel, dépersonnalisation, sentiment de non-reconnaissance, de non-accomplissement, fatigue intense…), mais le terme en lui-même ne figure dans aucune nosographie médicale », a rappelé le Pr Jean-Pierre Olié, Président de la commission psychiatrie et santé mentale de l’Académie. « Nous ne contestons donc pas la réalité du burn-out, mais il ne peut s’agir, pour l’instant, d’un diagnostic médical : nous devons pour cela mieux en définir les contours, ce qui permettra entre autres une meilleure prise en charge », a-t-il ajouté. Le risque étant en effet le mésusage dans la consommation de psychotropes.
Pas de définition, pas de chiffres
Il existe bien une échelle de mesure du burn-out (le MBI, Maslach burnout inventory) mais elle ne peut être utilisée comme outil diagnostique. Elle ne pose en effet pas de seuil au-delà duquel il y aurait un burn-out, mais répartit seulement les manifestations (d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation, etc.) en trois terciles (faible, moyen, fort). Du coup, « il est impossible de dire combien de personnes sont atteintes », insiste le Pr Bruno Falissard (pédopsychiatre). Bref, même si le phénomène en lui-même n’est pas contesté, son ampleur ne peut être mesurée.
Et ses causes sont encore mal connues. « L’environnement professionnel est fondamental mais des facteurs individuels (tel que le surinvestissement, qui ne doit justement pas être cultivé par l’entreprise) sont aussi impliqués ; et nous avons besoin d’études pour les comprendre », ajoute Patrick Légeron, psychiatre.
Favoriser la recherche et la prévention
L’Académie plaide donc pour une implication du ministère de la santé (et pas seulement de celui du travail) sur cette question, pour aider à mieux définir le burn-out, grâce à des programmes de recherche. Elle insiste aussi sur l’importance de mesures de prévention à mettre en place, et sur le rôle fondamental que les médecins du travail ont à jouer dans l’entreprise sur ce sujet.
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