QUASIMENT UN AN jour pour jour après avoir lancé « Les grands dossiers de la pharmacie », Giphar sort son 3e opus intitulé « Le début de la pharmacie d’après ? ». Sur le même principe que les deux premiers tomes, l’ouvrage commence par un état des lieux, suivi des interviews de sept personnalités : Alain Delgutte, président de la section A (titulaires) du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Nicolas Bouzou, économiste, Maud Mingeau, titulaire, Julien Samson, directeur des Opérations soins de ville du laboratoire GSK, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Olivier Bugnon, pharmacien chef et responsable qualité de la polyclinique médicale universitaire de Lausanne et Claude Leicher, président du principal syndicat de médecins MG France. L’opus se termine par la vision du réseau qui se résume par un programme d’actions en sept points.
La valeur ajoutée du conseil.
« Nous voulions exposer la relation des Français avec les pharmaciens, et en particulier la perception que nos concitoyens avaient de notre profession. Cela nous a conduit à réaliser une étude avec l’IFOP* », explique Jean-Michel Cloppet, président du Giphar. Parmi les nombreux enseignements de cette enquête, le réseau remarque que les Français restent très attachés à leur pharmacien et lui font une grande confiance. Cependant, « il y a une différence entre ce que les patients consommateurs souhaitent et ce qu’ils perçoivent. Il ne faut pas laisser ce différentiel s’installer ». En effet, parmi les 1 000 personnes interrogées, 74 % aimeraient que le pharmacien soit un professionnel de santé à part entière mais seuls 54 % le voient réellement comme tel. Selon Jean-Michel Cloppet, certains pharmaciens ont la tentation de calquer les méthodes de la grande distribution, mais « en banalisant le médicament et le métier de pharmacien, ils font un trait sur leur valeur ajoutée ». C’est pour cela que le programme d’actions proposé par Giphar commence par l’idée de « développer l’offre de produits pour la santé, avec l’obligation d’une valeur ajoutée liée au conseil du pharmacien au bénéfice du patient (sécurité, bien-être, longévité…) ». Un conseil aussi important dans le cadre d’un produit prescrit qu’un médicament sans ordonnance. Mais le plus difficile sera surtout de construire une offre de services.
Droit de communiquer.
« La loi HPST date de 2009 : qu’en a-t-on fait en cinq ans ? Des nouvelles missions donc de nouveaux services, avec des espaces de confidentialité… mais sans rémunération ! Comment vendre un service qui n’a pas de prix ? », s’interroge Jean-Michel Cloppet. De là découle la 3e idée de ce plan d’actions : construire un barème de rémunération des services et prestations du pharmacien, qui devrait être l’enjeu d’un groupe de travail rassemblant les principaux acteurs de la profession. « Les médecins généralistes ont la possibilité de faire les tests angine. De mon expérience personnelle, et je suis installé au même endroit depuis 1982 donc je connais tous les médecins qui m’entourent, ils ne le font pas alors que ces tests sont fournis gratuitement par l’assurance-maladie. On dit maintenant aux pharmaciens de les faire. Mais ils doivent les acheter et on ne prévoit pas de rémunération, alors qu’ils ont dû investir dans un espace de confidentialité, faire une formation, ils prennent sur leur temps… »
D’où le 4e point du programme d’actions : les nouveaux services doivent obligatoirement être associés à des formations reconnues. Autrement dit, les officinaux doivent s’engager dans un processus de formation continue liée à l’évolution de la demande et des besoins. Ce qui demande également l’instauration d’un système qualitatif d’évaluation et de labellisation des niveaux de compétences (5e action du plan). Et voilà qui justifie ce que Giphar réclame depuis des années : le droit de communiquer sur les nouveaux services. « Nous ne voulons pas d’une communication débridée mais informer le patient consommateur de la valeur ajoutée des pharmaciens. Il nous semble essentiel qu’il sache quels services il va trouver dans telle pharmacie, car toutes ne feront pas la même chose. Cela va dans le sens de la prévention et de l’amélioration de la santé individuelle et collective », ajoute le président du Giphar. Enfin, le plan d’actions propose la mise en place d’un « baromètre de mesure d’image de la profession afin d’assurer une veille permettant de réagir, corriger ou de capitaliser sur cette image ».
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