IL AURAIT dû être pharmacien, comme son père. Ce père dont le nom est d’ailleurs gravé dans le marbre à la Maison des pharmaciens, rue Ballu, à Paris, siège de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, puisqu’il en fut le président. Mais, après quatre tentatives infructueuses à la faculté de pharmacie, il a bien fallu l’admettre : Claude Chabrol n’était pas doué pour cette discipline. Distrait et fantasque, le petit Claude préférait déjà à cinq ans la salle de cinéma que possédait son oncle à l’officine paternelle.
Espiègle et détestant l’esprit de sérieux, cet anticonformiste cultivait l’art de brouiller les pistes. « Pendant l’Occupation, mes parents m’avaient envoyé dans la Creuse car ils se livraient à des activités répréhensibles », disait-il récemment dans une interview, se gardant bien de préciser lesquelles. En fait, entré dans la Résistance, son père utilisait sa pharmacie, plutôt que les cafés ou les lieux publics, pour donner ses rendez-vous.
De retour à Paris, il fut un brillant élève en Lettres et en Droit. Mais le 7e Art allait très vite prendre le dessus. Il fréquente la Cinémathèque, puis, il devient critique aux « Cahiers du cinéma ». Il se lance dans la production, puis dans la réalisation, avec Le Beau Serge. Un coup de maître, salué par la critique et le public. Suivront une cinquantaine de films et vingt-cinq téléfilms.
Plus visionnaire que scientifique (« Il faut truquer pour atteindre l’essentiel », disait-il), ce bon vivant décrivait comme personne la vie et ses travers, par-delà les apparences.
Claude Chabrol est mort dimanche dernier à Paris, à 80 ans, d’une bradycardie liée aux complications d’un pneumothorax.
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