Face au phénomène de renoncement aux soins, l’Assurance-maladie met en place un dispositif d’accompagnement afin de détecter un maximum de personnes concernées et leur proposer des solutions personnalisées. C’est en 2013 que la CNAM a pris à bras-le-corps ce problème grandissant, laissant le soin à la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du Gard de réaliser une étude de terrain sur le non-recours aux aides exceptionnelles, notamment pour financer des soins dentaires, avec l’aide de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (ODENORE). Rapidement, l’étude s’élargit à l’ensemble du Languedoc-Roussillon, puis à 18 autres départements français. Résultat : 26 % des 29 000 répondants indiquent avoir renoncé au moins une fois à des soins au cours des 12 derniers mois, avec des différences notables selon les départements ; et un quart des renoncements durent depuis plus de deux ans. Une situation qui touche majoritairement des femmes (58,6 %), des personnes seules (36,6 %) et des familles monoparentales (17,7 %), connaissant une instabilité sur le plan de l’emploi à mettre en corrélation avec des difficultés financières.
Boule de neige
Le renoncement aux soins concerne surtout les soins dentaires, suivis par les consultations de spécialistes et d’ophtalmologues, l’achat d’optique, les consultations d’un médecin généraliste et d’un gynécologue, ainsi que les actes chirurgicaux et les analyses ou examens médicaux. La première raison de l’absence de soins est financière, les assurés évoquant le reste à charge ou une avance de frais trop élevée. L’autre raison repose sur une méconnaissance des circuits administratifs et médicaux. Or les conséquences peuvent être lourdes : une fragilisation de l’état physique et mental impactant sur la vie sociale et professionnelle, et un effet boule de neige puisque des dépenses de santé supplémentaires peuvent découler de l’absence de soins.
Dans ce cadre, le dispositif d’accompagnement mis en place se propose d’abord d’identifier les personnes en situation de renoncement. Des agents de l’assurance-maladie sont les principaux détecteurs, mais la CNAM compte aussi sur les circuits extérieurs, comme les professionnels de santé, pour signaler le cas de certains patients. S’ils y consentent, les assurés bénéficient d’un bilan de leurs droits sociaux, puis d’un accompagnement sur-mesure jusqu’à la réalisation des soins auxquels ils avaient initialement renoncé.
Le succès du dispositif – réalisé à moyens constants – pousse la CNAM à l’ouvrir à 21 CPAM volontaires en mai 2016. Début mars, 9 400 assurés ont déjà bénéficié de cet accompagnement, dont un tiers a pu réaliser les soins nécessaires, 26 % se sont vus attribuer la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et 18 % l’aide au financement d’une complémentaire santé (ACS). Ces nouveaux succès ont permis à l’assurance-maladie de valider le principe de généralisation de ce dispositif à la France entière : 22 CPAM supplémentaires vont l’intégrer dès le mois de mai prochain, et deux autres vagues d’intégration sont programmées en octobre puis en avril 2018.
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