Au premier semestre 2015, 99 pharmacies ont rendu leur licence en métropole, dont 17 % dans le cadre d’un regroupement de deux officines ou plus. En 2014, comme en 2013, 123 officines ont mis la clé sous la porte, mais les licences rendues pour cause de regroupement enregistrent une hausse de 16,6 %. La pratique reste peu utilisée en raison de la complexité de sa mise en œuvre. Les cabinets d’expert-comptable le répètent depuis plusieurs années, les officines qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 1,2 million d’euros sont les premières visées.
Parce que leur croissance est moins rapide que de plus grandes structures, l’écart se creuse alors même que les coûts fixes restent problématiques. « Les moyens à mettre en œuvre pour les faire tourner sont équivalents aux grosses pharmacies, le regroupement est donc plus que jamais d’actualité », note Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial. Trop souvent, les titulaires intéressés hésitent trop longtemps à se lancer dans l’aventure et le font lorsqu’il est trop tard. Un regroupement implique généralement un transfert dans un lieu nouveau et il est parfois difficile de convaincre le banquier de financer l’opération. « Il faut une vraie volonté de s’associer, ce qui n’est pas simple pour des pharmaciens qui ont été concurrents pendant des années », ajoute Philippe Becker.
Rapport Ferrand
La procédure administrative la plus simple demande au moins six mois, et s’allonge dès lors que ce sont des sociétés d’officines qui se regroupent puisqu’il faut former une nouvelle société, rédiger les statuts, prévoir une nouvelle répartition du capital… Au final, le regroupement permet de bénéficier d’un meilleur emplacement, des économies d’échelles, une meilleure qualité de services, des réponses plus adaptées aux nouvelles missions, des spécialisations possibles de l’officine qui devient attractive pour les jeunes diplômés. Parmi les regroupements réussis en 2015, les titulaires sont satisfaits de leur nouvelle situation mais déplorent la complexité de la procédure pour y parvenir.
À la suite des propositions du rapport Ferrand, la loi de modernisation du système de santé, adoptée le 17 décembre, annonce une simplification à venir. Elle prévoit que des dispositions seront prises par ordonnance dans les deux ans suivant sa promulgation. Le rapport Ferrand suggère notamment de permettre le regroupement dans une commune différente de celles des officines concernées et de faciliter un transfert ou regroupement dans une commune sans pharmacie où est implantée une maison de santé. En attendant les futures ordonnances, les trois syndicats ont apprécié l’initiative de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), en juin dernier, d’adresser une note aux agences régionales de santé (ARS) afin d’harmoniser les dispositions en matière de création, transfert et regroupement, pour éviter les différences d’appréciation d’une région à l’autre.
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