C’EST une réforme d’envergure qu’a mise en place, avant l’été, la CAVP. En effet, le régime complémentaire d’assurance vieillesse des pharmaciens, qui fonctionnait jusqu’alors uniquement selon la règle classique de la répartition, comprend depuis cette date une part gérée en capitalisation.
En pratique, tous les pharmaciens affiliés à la CAVP à titre obligatoire ou volontaire doivent désormais verser des cotisations sur un plan de capitalisation, au minimum dans la classe la plus faible, la classe 3. Cette classe de cotisations, qui était optionnelle, est maintenant obligatoire. Ce faisant, les affiliés acquièrent donc des droits personnels supplémentaires, peuvent cotiser maintenant jusqu’à 40,25 annuités, au lieu de 35 auparavant, et espérer, au total, un doublement de la retraite complémentaire, de l’ordre de 2 000 euros par mois au lieu de 1 000 euros en moyenne jusqu’à présent.
« Cette réforme était nécessaire d’abord pour des raisons démographiques, explique Bernard Lagneau, le président de la CAVP. Les pharmaciens prennent leur retraite de plus en plus tôt. En outre, ils vont vivre plus longtemps, et même vivre autant de temps en retraite qu’en activité. Le rapport entre actifs et retraités, qui a déjà plongé ces dernières années, risque donc de se dégrader encore dans les années à venir. Il devrait s’établir, d’après nos prévisions, à un retraité pour un actif en 2025. Il fallait donc réagir. »
Un étalement dans le temps.
La réforme entraînant une hausse sensible des prestations, mais aussi des cotisations du régime complémentaire, la CAVP a prévu un plan d’accompagnement. Notamment, il est possible de reporter la cotisation supplémentaire de la classe 3 jusqu’au 1er juillet 2011.
Or, d’après les chiffres que vient de communiquer la CAVP au « Quotidien », seulement 22,3 % des pharmaciens ont décidé de demander cette dérogation, et 76,4 % ont adhéré immédiatement à la classe 3, sans demande de report. Un certain nombre de pharmaciens, qui cotisaient déjà en classe 3, ont même augmenté leur classe de cotisations.
« Ces chiffres montrent que la réforme a été bien comprise et bien acceptée, indique Bernard Lagneau. D’ailleurs, dans les réunions que nous organisons régulièrement en province et à Paris, les confrères n’ont pas été surpris et ont compris la nécessité de la réforme », poursuit le président de la CAVP.
Le régime complémentaire des pharmaciens libéraux devrait ainsi être pérennisé et, surtout, dégagé en grande partie des contraintes de la démographie, puisque celle-ci est sans effet sur l’épargne individuelle. Mais, comme toujours en matière de retraite, il faudra continuer de cotiser le plus tôt possible pour se constituer une pension maximale.
À cet égard, la CAVP a prévu une nouvelle possibilité de changer de classe de cotisations tous les trimestres, afin d’adapter les versements du pharmacien à ses possibilités financières. Cette nouveauté devrait l’aider à se constituer une retraite personnalisée et optimisée.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion