À l’image de plusieurs autres pays européens qui remettent en question les vertus de la libéralisation de leur secteur pharmaceutique, la Pologne, un des pays qui était allé le plus loin dans les déréglementations, va réintroduire, dès 2012, des mesures beaucoup strictes dans ce domaine, en particulier en matière de publicité. Intervenant dans le cadre d’un débat sur le libéralisme et les pharmacies lors du congrès de Potsdam, le responsable des affaires internationales de l’Ordre des pharmaciens polonais, Piotr Bohater, s’est félicité du tour de vis décidé par son pays pour mettre un terme à la concurrence sauvage entre les pharmacies. Celles-ci avaient, jusqu’à présent, le droit de faire des ristournes sur tous les médicaments, y compris les prescriptions, et pouvaient aussi vendre à perte, faire des promotions sur les prescriptions et utiliser librement toutes méthodes de communication et de publicité. La liberté de création étant absolue, on voit, aujourd’hui encore, de nouvelles officines ouvrir dans des zones où l’on compte moins de 2000 habitants pour une pharmacie, alors que les régions rurales, elles, en manquent cruellement.
Tout cela sera terminé le 1er janvier 2012, a annoncé M. Bohater, avec notamment une réforme des marges et un encadrement très strict de la publicité, qui deviendra quasiment interdite. M. Bohater, lui-même titulaire d’une officine à Wroclaw, a rappelé les longs efforts de l’Ordre pour obtenir ces mesures, soulignant que, en matière de réglementation, une « bêtise » peut être commise très rapidement, mais réclame ensuite des années pour être corrigée.
Autre voisine de l’Allemagne invitée au congrès, l’Autriche, elle, a sagement su éviter les excès et les sirènes de la libéralisation : « Tous nos responsables politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont attachés au monopole des pharmacies et à la réglementation actuelle », s’est félicité Léopold Schmudermaier, pharmacien viennois, membre du bureau de l’Ordre autrichien. L’absence de querelles législatives ou réglementaires, mais aussi de concurrence extra-officinale, permet aux pharmacies de continuer à aller « relativement bien », même si le poids des politiques de rigueur sur le médicament et de la crise se fait lui aussi sentir sur l’activité.
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