LES MESURES définitives devraient être annoncées en décembre, dans le cadre d’un projet de loi rebaptisé « pour l’activité et l’égalité des chances économiques ». Mais le ministre de l’Économie a préféré en dévoiler une partie mercredi dernier, le jour même où la Commission européenne commençait à examiner le budget de la France pour 2015. Emmanuel Macron s’est donc livré à une vaste opération de communication, égrenant diverses mesures allant du travail le dimanche aux cessions d’actifs de l’État dans des entreprises, en passant par la libéralisation du transport en autocar et plusieurs dispositions sur les professions réglementées. Une façon de donner des gages à Bruxelles en montrant que la France pouvait réformer afin de diminuer les déficits.
Concernant les professions réglementées, la loi autorisera les pharmacies et les professionnels du droit à ouvrir le capital de leurs sociétés, mais uniquement à d’autres membres de leur profession, autrement dit, pour les pharmacies, à d’autres pharmaciens. « Il ne s’agit pas de financiariser » le secteur, a précisé le ministre. Des mesures seront également prises pour simplifier les conditions d’installation et de transfert des officines ; une distance minimale entre deux pharmacies pourrait notamment être instaurée. Autre objectif : faciliter le développement de la vente de médicaments sur Internet par les pharmaciens. Quant au monopole de distribution du médicament, il sera épargné, affirme-t-il. Certes, mais le « nettoyage » annoncé de la liste des AMM reviendra à sortir du monopole des produits qui auront perdu leur statut de médicament.
Toujours est-il que les discussions vont se poursuivre avec les professionnels concernés pour l’application concrète et les détails techniques de ces mesures qui, pour le moment, restent floues. Elles figureront dans un autre projet de loi, celui de la santé, également présenté mercredi par Marisol Touraine. L’ensemble sera présenté au Parlement début 2015.
Les pharmaciens plutôt rassurés.
Le diable étant dans les détails, il faudra suivre de près en particulier les modalités pratiques des mesures de simplification des conditions d’installation. Les syndicats de pharmaciens, qui semblent plutôt rassurés après les annonces du ministre, restent en tout cas vigilants. « Emmanuel Macron nous a entendus », se réjouit Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), saluant les « avancées » obtenues. Il est par ailleurs « très important que la loi santé soit le support de toute modification de ce qui concerne la santé », souligne-t-il. Même écho à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), dont le vice-président, Philippe Besset, se félicite de « la décision de confier les projets de réforme concernant la pharmacie d’officine à la stratégie nationale de santé. C’était notre première demande ». Satisfaction, donc, mais vigilance « quant à l’application qui en sera faite dans les textes », précise-t-il.
Satisfaite également que le ministre ait perçu « le risque sanitaire que représentait la vente des médicaments en grande surface », l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) insiste sur le fait que les syndicats devront prendre part aux décisions concernant l’installation et la répartition des officines, « afin d’éviter qu’une seule entité ne s’en charge ». Mais surtout, au-delà de ces annonces encore floues, l’UNPF se demande s’il y a une réelle volonté de sauver la pharmacie : « Avant de moderniser notre profession, nous avons besoin de moyens financiers pour pérenniser nos entreprises et faire face à la baisse de marge, de rentabilité, de prescriptions, et la hausse des charges. »
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