LORSQU’ON en parle, c’est avec terreur, fatalisme ou dérision. Mais qui a dit que la mort n’était pas un bon sujet de conversation ? Depuis peu, la Camarde a quitté le cercle réservé des funérariums et autres lieux de deuil pour descendre dans la rue. Et il fallait s’y attendre, sa déambulation l’a mené tout droit au bistrot pour y goûter un autre type de bière… Plus sérieusement (le sujet est grave !), c’est à nos voisins Suisses que l’on doit cette curieuse idée. Le café mortel. Comprenez, petite conversation de comptoir autour de la grande faucheuse. Paris, capitale des bistrots, devait s’y essayer. En ces temps de Toussaint, c’est notre confrère « Libération »*, au travers d’un passionnant reportage parisien, qui révèle le pot aux roses (chrysanthèmes ?). L’idée est de renouer avec la tradition païenne des repas de funérailles, explique Bernard Crettaz, ambassadeur en France de ces débats morbides. « La mort a toujours été accaparée par le pouvoir. Autrefois, celui de l’église. Aujourd’hui, celui de la médecine, qui diffuse le mythe illusoire d’une mort contrôlée, bonne, lente et douce », estime l’« animateur-thanatologue ». Entre deux verres, debout au comptoir ou confortablement assis sur la molesquine des banquettes, partout on échange des propos animés sur des visions inanimées. L’un raconte sa mort, un autre se rappelle celle d’un proche, un troisième vient exposer son rapport à la « finitude de l’être ». Rares sont ceux qui écoutent sans rien dire. Le silence de la mort n’est pas invité. Il faut dire que le vocabulaire morbide est fécond : « faire son deuil », « apprivoiser la mort », « jouer avec la mort… » Voilà de quoi animer bien des propos de comptoir. Aujourd’hui c’est justement le jour des défunts. L’idée de fêter ça au bistrot, ça ne vous fait pas mourir de rire ?
Les cafés mortels arrivent en France
La mort au comptoir
Publié le 02/11/2010
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
* Édition du 27 octobre 2010.
› DIDIER DOUKHAN
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2786
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion