REMETTRE en cause le monopole de dispensation, les règles d’installation et de détention du capital : pour la profession, c’est « non ! » « Ceux qui briseront une construction patiemment mise au point, adaptée aux réalités du pays, joueront aux apprentis sorciers, indiquait récemment la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot. La pharmacie française défendra coûte que coûte les intérêts des Français. » Mais pour cela, elle a besoin d’unité. Avec cet objectif, Isabelle Adenot a donc réuni, mardi dernier au siège de l’Ordre, les trois syndicats d’officinaux (FSPF, USPO et UNPF), les deux collectifs de groupements (CNGPO et UDGPO), l’association de pharmacie rurale (APR), les étudiants en pharmacie (ANEPF) et la conférence des doyens des facultés de pharmacie de France. Au terme de cette rencontre inédite qui aura duré près de quatre heures, l’ensemble des organisations présentes a donc décidé de s’associer à la journée sans professions libérales du 30 septembre, souhaitée par l’UNAPL. Ce jour-là, toutes les officines de France sont appelées à garder leur rideau baissé.
Autre signe d’unité dégagé lors de cette réunion : les organisations invitent les pharmacies de l’Hexagone à apposer dans leur vitrine une affiche, qu’elles recevront dans les prochains jours, vantant les mérites du réseau officinal. Quant aux opérations déjà engagées localement ou nationalement, elles ne sont pas abandonnées, précisent-elles. Voilà pour le moment. Mais d’autres actions pourraient suivre en fonction de l’évolution de l’actualité du dossier. Car le gouvernement peut en être sûr, les récentes déclarations du ministre de l’Économie à la radio (voir ci-dessous) ne changent rien à leur détermination. Ce qu’ils attendent désormais, ce sont des garanties claires du Premier ministre.
« La pharmacie est moderne, insiste Isabelle Adenot. Ce qui ne l’empêche pas d’être prête à évoluer encore, notamment pour toujours répondre aux besoins du public. Mais cette évolution ne doit pas se faire au détriment de la santé publique. »
Neuf titulaires sur dix pour la grève.
L’appel à la fermeture lancé par les organisations professionnelles devrait être largement suivi par les confrères. Selon une enquête réalisée sur notre site lequotidiendupharmacien.fr, 89,5 % des titulaires se disent ainsi prêts à faire grève. Et leurs commentaires sont sans ambiguïté, ils souhaitent passer à l’action et engager un bras de fer avec le gouvernement. « Oui à la grève, le même jour partout », lance ainsi Marie Line. « La grève, dure, c’est maintenant ou jamais, car sinon, dans 4 ou 5 ans, beaucoup d’entre nous serons morts, tout simplement », insiste Jean-Pierre. « Oui à la grève ! » s’exclame avec enthousiasme Christophe, pour qui la perte d’une journée de chiffre d’affaires (CA) n’est rien par rapport aux conséquences pour l’officine d’un tel projet de loi. « La perte de CA est à relativiser si la fermeture est annoncée et expliquée suffisamment à l’avance, estime également Pierre. Les patients s’organiseront, d’autant que de nombreux médecins ne consulteront pas ce jour-là. » « On ne perdra pas de CA si tout le monde fait grève », fait remarquer Béatrice. Plus modérée, Martine se dit favorable à la grève, « mais au niveau des gardes, ou de la distribution des génériques, sans léser nos patients, simplement en rationnant notre contribution au service public ». « La gêne occasionnée à notre clientèle ce jour-là sera bien peu de chose comparée à celle qui résultera de la fermeture inévitable de nombreuses officines si ce projet de loi passe en l’état, répond Christophe. Il serait tellement triste que nous ne puissions pas tous oublier notre tiroir-caisse une petite journée. Montrons enfin que le terme confraternité n’est pas qu’une vue de l’esprit. » Plus que jamais, la profession souhaite l’unité.
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