Je n'ai toujours pas compris pourquoi, pour célébrer le travail, on arrête de travailler. Logiquement, les actifs devraient, le 1er mai, faire des heures supplémentaires. En chômant un jour par an, ils tendent à démontrer que la paresse est une valeur supérieure, à leurs yeux, à celle du travail. Ils coïncent la bulle, comme disent ceux qui font leur service militaire. En plus, on a fait du 1er mai une grande fête prolétaire, alors que les spéculateurs et les boursicoteurs s'acharnent tout autant que les salariés à gagner un peu plus. Je vous vois venir : vous allez me traiter de provocateur, pis, d'exploiteur du peuple, d'archéo-conservateur, et, pourquoi pas ? d'esclavagiste. Mais je continuerai à défendre l'idée que non seulement, pour un hommage au travail, il faut bosser plutôt que manifester, mais que, pour défendre la cause des travailleurs, il ne faut surtout pas faire grève. Les cheminots, par exemple, ont commencé à nous habituer à nous passer d'eux. D'après vous, que va faire la SNCF ? Elle va, pardi, inventer la locomotive sans conducteur et le wagon sans contrôleur. Et ça roulera, même le 1er mai.
Humeur
La fête de la bulle
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Publié le 03/05/2018
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3433
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