DÉSORMAIS, 94,5 % des officines sont raccordées au dossier pharmaceutique, soit 21 600. « Et six départements sont couverts à 100 % », se félicite Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre national des pharmaciens. D’après les derniers chiffres de l’instance, 20 millions de Français ont accepté d’ouvrir un DP, dont 3,3 millions de moins de 16 ans et 6,1 millions de 60 ans et plus. En moyenne, 900 DP sont ouverts par officine. Depuis le lancement du dispositif, un milliard de médicaments ont été dispensés et inscrits dans le DP des patients, dont 50 millions de médicaments non remboursés. Une preuve, pour Isabelle Adenot, de la valeur ajoutée du pharmacien dans la dispensation de ce type de médicament. Afin de réfuter les accusations d’ouverture de DP sans le consentement du patient, elle insiste sur les chiffres des refus : « 17 % des personnes à qui le DP est proposé refusent d’en ouvrir un. Cela prouve bien qu’on leur demande leur avis ! souligne-t-elle. Nous voulons que le DP se déploie avec les patients et avec leur confiance ». Par ailleurs, afin d’éviter que certains patients n’oublient qu’ils détiennent un dossier, elle indique que « l’Ordre est en train de faire un devis pour coller des stickers sur les cartes Vitales des patients qui disposent d’un DP ». Le budget annuel du dossier atteint environ 3,4 millions d’euros par an, soit 0,19 euro par dossier. Il a baissé de 33 % en 2011 par rapport à 2010.
Prochaine étape : le dossier pharmaceutique sera prochainement déployé à l’hôpital. « La loi médicament prévoit que les pharmaciens travaillant dans les pharmacies à usage intérieur (PUI) puissent consulter le dossier pharmaceutique. Actuellement, il faut environ 42 minutes à l’hôpital pour répertorier les traitements que prend un patient, note Isabelle Adenot. Avec le DP, trois secondes suffiraient. Nous attendons le décret ouvrant cette possibilité dans les semaines à venir. Mais 200 pharmaciens gérants de PUI nous ont d’ores et déjà indiqué leur intérêt pour le dispositif. » Enfin, une expérimentation de l’ouverture du DP à certains médecins urgentistes, anesthésistes et gériatres sera initiée en 2012, pour une durée de 3 ans. Un décret est également attendu pour fixer les conditions et l’évaluation de cette expérimentation.
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