LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- La crise économique que traversent les officines a des conséquences délétères sur l’emploi des adjoints. Où en est-on aujourd’hui ?
JÉRÔME PARÉSYS-BARBIER.- Personne ne peut nier la crise économique, les difficultés pour toutes les entreprises et les officines ne sont pas épargnées. Cela oblige les titulaires, avec regret, à se réorganiser, à proposer davantage de temps partiels, à réduire le nombre d’heures travaillées. Cette tendance va se télescoper avec le texte qui impose des contrats à temps partiel d’au moins 24 heures par semaine. Cette disposition ne va rendre service ni aux titulaires, ni aux adjoints. Par ailleurs, le recours à l’intérim augmente : on compte environ 1 500 inscriptions par mois et presque autant de radiations, ce qui démontre un réel besoin. On note beaucoup plus de mouvements depuis environ deux ans.
Comment différencier les adjoints qui subissent les temps partiels imposés et les contrats courts de ceux qui choisissent ce mode d’exercice ?
Il est vrai qu’une partie de la population des pharmaciens adjoints choisit le temps partiel. C’est une population très féminine et certaines font ce choix pour s’occuper de leurs enfants, parce que l’endroit où elles exercent leur permet de travailler ainsi. Il faut donc manier les chiffres du chômage avec prudence. Même lorsque c’est un choix de vie, rien n’empêche une personne à temps partiel de s’inscrire à Pôle Emploi. Mais ne nous leurrons pas, il existe de plus en plus de pharmaciens adjoints qui sont à temps partiel sans en avoir fait le choix. Pourtant, des titulaires me disent encore ne pas trouver d’adjoint. Les bonnes personnes ne se trouvent pas aux bons endroits ! Autrement dit, il n’y a pas assez de mobilité chez les adjoints.
Quelles solutions préconisez-vous ?
Il nous faudrait un outil précis permettant de savoir où sont les besoins. En Gironde, où j’exerce, il y a un afflux de gens qui font le choix du sud en seconde partie de carrière. De grosses entreprises permettent ce choix, mais le ou la conjoint(e) pharmacien vient grossir les rangs des chômeurs car il y a peu de besoins. Sauf si vous remontez vers les contreforts des montagnes, où des titulaires ne parviennent même pas à trouver de remplaçant. Il va falloir trouver des solutions car on sait qu’à 3 ou 5 ans, la section D sera toujours aussi importante. Bien entendu, avec une centaine de fermetures d’officines par an, les adjoints sont impactés. Rappelons néanmoins qu’avec la future rémunération mixte et les nouvelles missions, il y a des choses à faire en termes de coopération interprofessionnelle, démarche qualité, éducation thérapeutique du patient, préparation des doses à administrer, gestion du site Internet, etc. Une officine qui veut aller de l’avant a besoin de présence pharmaceutique. Le décret sur les holdings, paru enfin en 2013,
devrait ouvrir de nouvelles perspectives aux adjoints. 2014 sera une année difficile, c’est indéniable, mais nous avons des raisons d’espérer.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion