CE N’EST PAS par vocation que Jean-Marc Merle est devenu le président de Pharmacie Humanitaire Internationale (PHI), mais en pratiquant l’humanitaire au quotidien. « J’ai commencé à travailler sur la récupération de médicaments en 1993 au sein de Pharmacie sans Frontières (PSF) et, de fil en aiguille, j’ai pris en charge différentes tâches », se souvient-il. Un intérêt qui se renforce au fil des années, jusqu’à devenir président de PSF Berry puisque Jean-Marc Merle exerce à Vierzon. Après bien des péripéties à la tête de PSF, le pharmacien crée sa propre association, PHI, en 2004, preuve que l’humanitaire a pris une part essentielle de son existence. Ce n’est pourtant qu’en lançant, en 2005, la première grande mission de la toute nouvelle association, la construction d’un dispensaire, d’une école et de plusieurs habitations au Sri Lanka, qu’il se confronte à ce que l’humanitaire peut offrir de plus fort. Plusieurs voyages de trois semaines sur trois ans seront nécessaires pour mener à bien ce projet, voyages qui lui apportent un autre regard sur les choses. « On revient changé, marqué par de tels voyages, raconte-t-il, on relativise et on va directement à l’essentiel. » Ces voyages le confortent aussi dans sa vision de l’humanitaire. « Nous voulons apporter un projet global, qui ne se contente pas seulement de soigner les gens. Cela signifie construire des habitations, apporter les moyens d’une éducation. » Le président de PHI a la volonté de construire des projets qui deviennent autonomes et permettent aux autorités des pays aidés de les poursuivre. Ce n’est pas seulement pour le symbole qu’il évoque ainsi l’image de la remise des clés aux autorités du Sri Lanka en 2009, une fois le projet de construction achevé, c’est aussi pour souligner l’importance de sa continuité. « On suit en cela les recommandations de l’OMS, qui souhaite ne pas voir les dons devenir permanents et systématiques », explique Jean-Marc Merle. PHI a travaillé dans le même esprit dans la région amazonienne du Pérou pour la construction d’un orphelinat.
Sens des réalités.
C’est donc avec lucidité et un sens profond des réalités que Jean-Marc Merle assume son engagement dans l’humanitaire. « Il ne s’agit pas de voyager pour voyager, fait-il remarquer, il y a beaucoup de travail à faire en France. » PHI a ainsi été confrontée à l’interdiction, décidée en 2009 par le gouvernement, de récupérer les médicaments non utilisés. L’association a donc négocié avec le ministère de la Santé, afin de créer, avec le soutien financier de la CNAM, un établissement capable de s’occuper de la collecte et de la répartition de ces médicaments. Un établissement qui possède désormais une quasi-exclusivité sur cette activité. La nécessité de trouver en permanence des fonds pour les différents projets de l’association mobilise également beaucoup son président. PHI envisage ainsi d’intervenir en Haïti, un projet a été mis au point, mais il faut pouvoir le financer. Des tâches qui lui demandent du temps et de l’organisation. Jean-Marc Merle sait rationaliser son temps, il concentre ses rendez-vous importants pour son officine en dehors de ses périodes de déplacements à l’étranger, et ses activités associatives en France pendant les jours de repos. Il rappelle que 5 personnes travaillent au bureau de PHI, qui prennent chacune leur part de responsabilités.
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