Le Quotidien du Pharmacien. Quelle est votre réaction en apprenant que vos adhérents d’Alsace et de Lorraine ont rejoint les rangs de l’USPO Grand Est ?
Jean-Luc Fournival. Tout d’abord il ne s’agit pas d’adhérents mais des membres de ces bureaux régionaux qui se sont effectivement ralliés à l’USPO. Ils sont libres mais ils doivent assumer leur décision car certains élus au bureau de l’USPO Grand Est sont encore adhérents de l’UNPF. Notre bureau national va donc travailler sur le positionnement de ces personnes et leur rappeler les règles d’appartenance au syndicat. Je considère qu’un bipartisme ne peut pas exister en politique syndicale. Certes, nous avons pu détenir des positions communes sur des questions précises, mais nos avancées et nos projets ne sont pas ceux de l’USPO. Nous n’avons pas la même vision ni politique, ni économique de la pharmacie. Je ne m’engagerai donc jamais dans un rapprochement avec l’USPO, ni avec la FSPF.
Ces adhérents du Grand Est disent avoir été mus par le souci de conserver une représentativité perdue par l’UNPF lors des dernières élections. Comment envisagez-vous vous-même l’avenir sans représentativité ?
Dans les structures de la pharmacie de demain, la représentativité ne jouera aucun rôle. Au regard de l’affaissement du régime général, nous estimons que celui-ci ne sera plus majoritaire dans l’activité de l’officine de 2020. Les économistes de la santé nous rejoignent dans cette analyse. Aussi, la convention, incontournable autrefois, ne le sera plus ; 60 % de l’activité d’une officine s’effectuera hors convention.
Il est grand temps de travailler aux nouvelles perspectives qu’ouvrent les complémentaires et les services pour un pharmacien clinicien. Celui-ci ne dépendra plus que de sa faculté à vouloir changer et à amener sa valeur ajoutée dans les réseaux de soins, par exemple. C’est de ces visions du métier que je vais essayer de convaincre la masse silencieuse et ceux qui nous ont mal compris.
Et ce, alors que ces mêmes visions n’ont pas convaincu les électeurs en décembre ?
Je constate que nombre de nos prédictions sur l’aggravation du chômage en officine, nos propositions sur l’ouverture du capital, notre analyse du surnombre de pharmacies, ou encore nos prévisions économiques, ont été reprises dans le courant de janvier par la presse et par les analystes. En revanche, j’admets que ce fut une erreur de proposer la création d’un fonds commun à la pharmacie. J’aurais dû parler d’un fonds de sécurisation ou d’un fonds d’entraide, destiné à une mutualisation financière en faveur des 63 % de pharmaciens détenant un chiffre d’affaires inférieur à deux millions et qui souffrent le plus du régime général.
Dans ces conditions, comment regagner la confiance des pharmaciens sur le terrain alors que, à partir de cet été, vous ne pourrez plus siéger aux commissions paritaires locales (CPL) ?
Il faut rappeler que l’USPO n’a pas été représentatif pendant cinq ans. Il ne s’en est pas si mal porté que cela ! Nous continuerons à être compétents pour les questions sociales et les transferts. En revanche, je le conçois, nous perdons notre pouvoir dans deux domaines, la substitution et les gardes. Cependant, certaines régions ont demandé à ce que l’UNPF puisse continuer à assister aux débats de la CPL, en tant que « sage ». Nous remplirons volontiers ce rôle consultatif si nous y sommes autorisés. Parallèlement, nous allons bientôt entamer une phase de reconstruction par un nouveau tour des régions. Nous continuerons à y défendre le livre blanc et nous nous apprêtons à communiquer de nouvelles propositions, dans quelques semaines.
Je serai désormais au-dessus de la mêlée. Ma parole sera plus libre pour reprendre ce qui n’a pas été compris dans ma campagne.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion