« À PART LES TIMBRES, je crois que j’ai à peu près tout collectionné dans ma vie ! » plaisante Jean-Claude Sallefranque. En effet, ce pharmacien septuagénaire a davantage voyagé dans le temps, grâce à ses collections, que dans l’espace. « Je suis né ici, au-dessus de la pharmacie, dit-il en pointant le plafond de son officine du Boulevard de Strasbourg à Toulouse. J’y ai vécu toute ma vie et maintenant que l’officine est à mon fils, j’habite de l’autre côté de la rue. »
Chez les Sallefranque, on est pharmacien de père en fils depuis le début du XIXe siècle. Mais pour Jean-Claude, le passage de flambeau a été rapide : « mon père avait hâte que je reprenne l’officine pour vivre pleinement sa passion pour le théâtre. Il était pharmacien et comédien, jouait des pièces à la radio, et rêvait de "monter à Paris" pour entrer à la Comédie Française. En attendant, son officine était le lieu de rendez-vous des artistes, comme Daniel Sorano qui jouait alors les seconds rôles, aux côtés de mon père. »
Une centaine de tableaux.
Cette lourde hérédité laissera à Jean-Claude Sallefranque une allergie pour… le théâtre. Ses propres centres d’intérêts (la botanique, la mycologie…) le conduisent d’abord à la faculté de pharmacie et à la tête de l’officine familiale. Mais une autre passion guide ses pas : l’Histoire. Passion précoce : « lycéen, j’ai présenté le concours général en histoire géographie », indique-t-il. Durant toute sa vie il mariera son amour pour l’Histoire à celui, plus familial, pour l’art. N’étant pas artiste lui-même, il se consacre aux œuvres des autres en devenant collectionneur d’objets d’art, à commencer par les tableaux : « Pendant des années, j’ai fait les salles des ventes. J’ai collectionné jusqu’à une centaine des tableaux de toutes époques entre le XVe siècle et les années 1980, avec un intérêt marqué pour les peintres régionaux, et les œuvres des années 1950. Mon seul critère : que ce soit de la bonne peinture. »
Mais l’art pictural ne suffit pas à combler ses appétits. Il multiplie les collections, rassemblant avec le même acharnement argenterie, armes, objets d’arts premiers… « Actuellement, je me passionne pour l’art africain, spécialement celui des Baoulés », précise-t-il.
Recherches et expertises.
Tout naturellement, Jean-Claude Sallefranque figure parmi les fondateurs de l’association des Amis du musée toulousain Paul-Dupuy. Il participe à l’enrichissement des collections, guide les visiteurs de sa « pharmacie des Jésuites »* lors des journées du Patrimoine, étudie l’histoire du vase à thériaque du XVIIe siècle, pièce exceptionnelle de ce musée…
Également secrétaire de la société d’histoire de la pharmacie de Midi-Pyrénées, Jean-Claude Sallefranque propose à ses pairs des conférences sur des thèmes historiques : la vie d’un apothicaire pendant la campagne d’Égypte… ou au siècle de Louis XIV. Son prochain sujet : la vie quotidienne d’un pharmacien du Tarn, dans les années 1880. Ses compétences en art, lui valent d’être parfois appelé pour des expertises, ou de recevoir objets et documents retrouvés ici ou là, en officine ou chez des particuliers.
Aujourd’hui encore, ses recherches et ses collections l’amènent aux quatre coins de la région. Il n’a jamais cessé de leur consacrer l’essentiel de son temps libre, partageant sa vie entre sa « collectionnite » et son officine. Une officine dans laquelle il continue de passer beaucoup de temps, accueillant chaleureusement clients et amis… les premiers étant, au fil des années, devenus les seconds.
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