ÉVACUÉE ! La polémique lancée par cinq des dix syndicats non-signataires de l’accord-cadre interprofessionnel (ACIP) n’a pas lieu d’être, selon le Dr Jean-François Rey, président de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). Fin janvier, l’USPO pour les pharmaciens, MG France pour les médecins, SNIIL pour les infirmiers, UJCD pour les dentistes et Objectif Kiné se sont fendus d’un communiqué commun, estimant que l’UNPS était « disqualifiée » pour conduire les négociations et qu’ils n’acceptaient pas « d’être contournés par un supra-syndicalisme aux tentations hégémoniques inacceptables ». Le Dr Rey a choisi d’ouvrir en grand la porte de l’UNPS en appelant tous les syndicats qui le souhaitent à participer activement aux négociations, qu’ils aient été élus au conseil d’administration ou pas. Un leitmotiv répété à l’envi pendant que Jean-François Rey présente ses propositions pour « contractualiser avec l’assurance-maladie » la coordination dans le secteur libéral.
« Dans le cadre de l’ACIP, nous devons maintenant construire un chapeau général, mais dont toutes les mesures seront déclinées selon chaque bassin de population, mais aussi profession par profession, et validées par un avenant pour chaque métier », explique le Dr Rey en préambule. Il tient d’ailleurs à préciser que dans le projet de l’UNPS, la rémunération de l’acte coordonné n’a pas pour but de remplacer la rémunération actuelle des différents soignants mais bien de s’y ajouter. Elle sera « forfaitaire et bien identifiée » et pourrait être calquée sur la ROSP ou rémunération sur objectifs de santé publique, avec la mise en place de protocoles de prise en charge. Par ailleurs, le Dr Rey assure qu’il n’y aura pas de hiérarchisation entre les professions de santé, comme cela peut exister à l’hôpital. « Chaque profession a un périmètre délimité et des compétences propres. » Et il tient à préciser que l’organisation sera assez souple pour que l’existant continue à perdurer. « Tout ce qui existe déjà, comme les SISA ou les pôles de santé, est bienvenu. Une dépêche récente indiquait que deux tiers des médecins pratiquent déjà les soins en coordination. Comme M. Jourdain, on fait de la prose sans le savoir ! On ne va pas empêcher ce qui fonctionne mais on enrichit l’offre. Reste maintenant à protocoliser et à rémunérer », ajoute Jean-François Rey.
De l’huile dans les rouages.
Pour que cette coordination se mette en place, l’UNPS rappelle qu’il faut y mettre les moyens, notamment en terme d’informatique. « Les différents logiciels métier doivent pouvoir se parler et nous avons besoin d’une messagerie sécurisée pour échanger entre professionnels de santé. » Les besoins sont aussi financiers et l’UNPS espère « une enveloppe conséquente pour que la rémunération soit correcte, car pour qu’un premier recours soit efficace, il faut mettre les moyens ». D’autant que la coordination devrait permettre des économies importantes à l’assurance-maladie. Pour Jean-François Rey, les négociations sur la coordination doivent permettre d’intégrer tous les professionnels de santé qui le désirent, mais aussi améliorer la qualité de prise en charge des patients et éviter les hospitalisations inutiles. « Il faut bien sûr envisager une fongibilité asymétrique des enveloppes de l’ONDAM puisque la médecine de ville va assurer des soins préalablement réalisés dans le secteur hospitalier. Il ne faut pas reprocher une augmentation de nos actes si celle-ci est justifiée par une meilleure prise en charge en ville des patients. Car nous sommes bien dans le cadre d’une amélioration de l’offre de soins et non dans celui d’une restriction budgétaire. »
L’ensemble de ces pistes de réflexions doit être présenté à l’assurance-maladie qui aura certainement ses propres propositions à exposer. De son côté, le syndicat MG France a évoqué une autre vision de la coordination interprofessionnelle en début de semaine dernière. « Je suis optimiste, on peut se rapprocher. Mon rôle est de mettre de l’huile dans les rouages et de la coopération entre les professionnels de santé. Les négociations ne sont rien d’autres que des concessions des uns et des autres pour arriver à un consensus », résume le Dr Rey.
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