Réforme des retraites

Il faut sauver le régime des pharmaciens

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Publié le 06/01/2020
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Au plus fort du débat sur la réforme des retraites, les pharmaciens se font entendre pour préserver leur régime adapté aux spécificités économiques de la pharmacie. Et qui plus est fait preuve de résistance aux aléas démographiques de la profession.

Les récents renoncements du gouvernement dans la réforme des retraites, y compris dans le traitement réservé aux régimes spéciaux, n’ont pas entamé la volonté des pharmaciens de défendre, coûte que coûte, leur propre régime de retraite. Un régime à l’équilibre, a tenu à rappeler à maintes reprises au cours des derniers mois, Monique Durand, présidente de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). Et taillé pour répondre dès aujourd’hui au défi démographique en assurant une survie à 30 ans.

Tout au long de l’année, membre du mouvement « pro action retraite » à l’instar des quatre autres caisses de retraite de professionnels libéraux, la CAVP, elle-même signataire en mars du livre blanc intitulé « Pour un système de retraite ouvert, responsable et solidaire », a lutté pour faire reconnaître les spécificités de son régime. Cela vaut tout particulièrement pour le régime complémentaire, un modèle inédit reposant à la fois sur la répartition et la capitalisation. La question de la sauvegarde des réserves constituées par la profession reste par ailleurs un enjeu essentiel.

Le risque d'une étatisation

Le régime complémentaire pourrait également être attaqué sur un autre front. Il pourrait en effet se trouver asséché par une hausse drastique du taux de cotisation à l’assurance retraite obligatoire. En l’absence de propositions alternatives du gouvernement au projet de réforme initial, les pharmaciens continuent à redouter que celui-ci passe de 17 % aujourd’hui, à 28 %. Ce serait méconnaître les caractéristiques d’une profession réglementée, qui ne peut agir sur son niveau de rémunération, a rappelé Monique Durand. Des revenus qui, par ailleurs, peuvent être soumis à de fortes variations, souligne-t-elle.

Les pharmaciens ont donc toutes les raisons de lutter contre le projet Delevoye, qui sonnerait, ni plus, ni moins, une étatisation de leur retraite. La CAVP, tout comme la profession, ne baisse pas la garde. Et reste très attentive aux évolutions qui ne manqueront pas d’intervenir dans les mois à venir.

M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3567