LE FOSSÉ se creuse entre le gouvernement et les professionnels de santé libéraux. Plus de 8 titulaires d’officine sur 10 jugent ainsi insuffisante la politique menée actuellement à l’égard des pharmaciens (« le Quotidien » du 8 mars). Le chef de l’État et sa ministre de la Santé n’ont pas davantage la cote chez les médecins. Selon un sondage réalisé par l’Ifop et publié la semaine dernière par « le Quotidien du Médecin », 82 % des praticiens libéraux déclarent ne pas faire confiance à Roselyne Bachelot ; la moitié ne lui ferait même « pas du tout confiance ». De même, près de 8 sur 10 portent un regard négatif sur la politique du gouvernement en matière de santé et de protection sociale.
Ce jugement sévère des pharmaciens et des médecins libéraux pourrait s’exprimer dans les urnes dimanche, lors du premier tour des élections régionales. Et, en cas de cuisante défaite de la majorité, certains prédisent déjà à Roselyne Bachelot une sortie du gouvernement.
Mais les médecins ne comptent pas attendre dimanche pour manifester leur mécontentement. Déjà, lundi 8 mars, à l’appel de quatre syndicats*, les généralistes avaient boycotté la télétransmission et, depuis le 1er mars, ils mènent l’opération « cabinets sur répondeur dès 19 heures ». Les points de discorde avec les pouvoirs publics portent notamment sur l’augmentation du tarif de la consultation qu’ils souhaiteraient voir aligner sur celui pratiqué par les spécialistes. L’idée de taxer les médecins qui transmettraient peu de feuilles de soins électroniques (FSE), prévue par la loi HPST, est un autre motif de grogne. Sans oublier bien sûr, leur mise à l’écart, du moins dans un premier temps, de la gestion de l’épidémie de la grippe A(H1N1).
Aujourd’hui, les syndicats médicaux enclenchent une nouvelle action : ils invitent leurs confrères à ne pas ouvrir leur cabinet. « Une bonne majorité des généralistes est solidaire », indique le Dr Alexandre Husson, président du Syndicat national des jeunes médecins généralistes. Le mouvement devrait être particulièrement suivi dans l’Essonne, en Bretagne et dans la région PACA.
Cette journée « sans généralistes » est censée préfigurer ce qui risque d’arriver à court terme si des décisions fortes ne sont pas prises, expliquent en substance les organisations syndicales. Celles-ci dénoncent « un système de santé sans pilote et à la dérive » et souhaitent faire prendre conscience à la population que « la baisse du nombre de médecins et la désaffection des jeunes générations pour l’exercice libéral créent dès aujourd’hui les conditions d’une France sans médecins généralistes ». Elles réclament des moyens pour moderniser les cabinets, répondre aux missions de santé publique et rendre plus attractive la filière pour la nouvelle génération. « Il n’y a plus qu’une installation pour dix départs à la retraite, s’inquiètent les médecins contestataires. Les jeunes médecins ne s’installent plus, même dans les centres villes. Ils trouvent des emplois salariés moins stressants et mieux rémunérés en rapport au temps passé ». Une situation qui n’est pas sans rappeler celle constater dans le monde de l’officine.
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