Dominique de Villepin, qui, contre toute attente, soutient la candidature de Nicolas Sarkozy, continue d’exploiter son fonds de commerce, l’anti-américanisme, qui lui valut son moment de gloire il y onze ans aux Nations unies. Mais la crise irakienne d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle de 2003. L’État islamique (EI) a lui-même désigné ses ennemis, et la France en fait partie. En France, comme dans le reste de l’Europe, il recrute des djihadistes, capables de combattre en Irak et en Syrie, et on sait de quelle manière, puis de rentrer dans leur patrie d’origine pour y fomenter des attentats. Quand M. Mélenchon et une partie de la gauche recommandent l’absence de la France sur le terrain, ils semblent oublier qu’eux non plus, s’ils étaient au pouvoir, ne seraient considérés comme des amis par les islamistes. Leur pacifisme affiché n’est rien d’autre qu’une politique de l’autruche lourde de conséquences : si nous n’allons pas chercher le terrorisme là où il prend racine, nous sommes assurés d’avoir à le combattre sur notre sol.
L’anti-américanisme, si commode à pratiquer pendant les deux mandats de George W. Bush (2001-2008) parce que l’ancien président s’en est pris unilatéralement à Saddam Hussein, devrait pourtant être moins virulent contre Barack Obama. On a reproché à celui-ci ses hésitations ; ses adversaires politiques se sont moqués de lui parce qu’il a reconnu il y a quelques jours qu’il n’avait pas encore de stratégie contre l’EI. Maintenant on le présente comme le représentant de l’Amérique éternelle, celle qui sait toujours commencer une guerre (la troisième en Irak, souligne M. de Villepin, qui sait compter) mais jamais la finir. Il y a donc une contradiction majeure entre les critiques adressées il y a peu au président américain et celles qui pleuvent sur lui aujourd’hui. Ou bien il fallait à tout prix intervenir en Irak pour des raisons de sécurité intéressant l’Europe et les États-Unis, ou bien il ne le fallait pas et il n’y avait aucune raison de dénoncer la passivité américaine.
Les deux dangers.
Quand un pays n’a pas vraiment le choix, il se trouve toujours des gens pour affirmer qu’il existe d’autres options. À entendre les souverainistes, qui vont du parti communiste au Front national, il suffirait de se désintéresser du Mali, de la Centrafrique, de la Syrie, de l’Irak, de la Libye, pour mettre à l’abri les 65 millions de Français. Ce n’est pas de cette manière que le système fonctionne. Les promoteurs du « califat » désignent publiquement leurs ennemis et entendent bien s’attaquer à nos intérêts en France et hors de France. Et puis, la question se pose : devait-on abandonner à leur sort les habitants de Benghazi, ceux de Bangui, les Yazidis ? Nous avons bel et bien lâché les Syriens et voyez le résultat : la guerre civile syrienne s’est étendue à l’Irak. Il y a certes un danger immense à intervenir dans une guerre civile loin de nos frontières. Il y a un danger tout à fait égal à ne pas intervenir.
François Hollande est très affaibli sur le plan de la politique intérieure, ce qui, peut-être, limite son champ d’action diplomatique, bien qu’il veuille en faire le domaine qui lui permettrait de redorer son blason. Il reste néanmoins le chef de l’État et le chef des armées et, à ce titre, il peut prendre les décisions qu’il juge nécessaires, quoi qu’en disent ses détracteurs. Le problème n’est pas dans sa légitimité, qui restera intacte jusqu’à la fin de son mandat, mais dans les moyens dont il dispose alors que nos forces militaires se battent déjà sur plusieurs fronts. Pour la multiplicité des tâches guerrières à accomplir, nos risquons de manquer d’ hommes et nous manquons déjà d’argent.
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