?LA CONSOMMATION de marijuana pourrait accroître le risque de cancer du testicule de manière significative. Stephen M. Schwartz et coll. du centre de recherche contre le cancer Fred-Hutchinson, à Seattle, publient aujourd’hui les résultats de leur étude rétrospective dans la revue « Cancer ».
Le risque de cancer du testicule est augmenté de 70 % pour les fumeurs de marijuana occasionnels et est multiplié par 2 chez les hommes qui en consomment régulièrement depuis l’adolescence. Les chercheurs précisent que seul un type de cancer, le non-séminome, est concerné par les résultats.
Les non-séminomes plus agressifs.
Il existe deux types de cancers du testicule : les séminomes et les non-séminomes. Les séminomes, plus fréquents, touchent les hommes d’une trentaine d’années. Les non-séminomes, qui concernent les plus jeunes, sont plus rares mais aussi plus agressifs. L’augmentation du risque n’est significative que pour ces derniers.
C’est en s’intéressant à l’épidémiologie du cancer du testicule que les chercheurs ont fait l’hypothèse d’un lien avec la consommation de marijuana. En effet, l’incidence de la maladie a progressé de 3 à 6 % par an en Europe, en Amérique du Nord et en Australie, se superposant aux courbes de consommation de marijuana.
Des modifications hormonales.
La consommation de cannabis a ses conséquences les plus marquées au cours de l’adolescence. C’est une période critique pour la carcinogenèse du séminome. De même que les modifications hormonales de la puberté peuvent déclencher la transformation maligne de cellules germinales indifférenciées, l’environnement jouerait un rôle important dans la naissance du cancer.
On connaît l’existence d’un récepteur à la THC (tétrahydrocannabinol) au niveau des testicules. D’où l’hypothèse des auteurs de l’étude : il existerait une molécule endogène similaire aux cannabinoïdes qui protégerait du cancer du testicule et qui serait inhibée par la marijuana.
Le cannabis aurait d’autres effets sur l’appareil reproducteur masculin : une baisse de la testostéronémie, une infertilité et une impuissance. De plus, une étude néo-zélandaise avait déjà démontré son lien avec le cancer du poumon.
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