« Certaines passions peuvent être mortelles… » : telle est la leçon de « Fleurs de sang » (1). L’assassinat d’un fleuriste du marché aux fleurs de Paris n’est que le premier d’une série, perpétrés par un meurtrier habile à faire disparaître les preuves. Un commissaire bourru et irascible, qui tient sa brigade d’une poigne de fer, aura fort à faire pour démêler l’énigme signée Jérôme Frioux-Toublant et Bruno Leroy, conseiller technique et botanique !
Danielle Thiéry, qui fut la première femme commissaire divisionnaire en France, a été maintes fois primée pour ses romans, qui mettent en scène la commissaire Edwige Marion. Dans « Féroce » (2), l’alerte est donnée lorsqu’une jeune criminologue de l’OCRVP (Office central pour la répression des violences aux personnes) fait le lien entre la découverte au zoo de Vincennes, dans l’enclos des lions, d’ossements d’enfants sans tête, et la disparition d’une fillette au zoo de Thoiry six ans auparavant.
Du côté du Nord
Prix du Meilleur Polar suédois, « le Journal de ma disparition » (3), de Camilla Grebe (« Un cri sous la glace »), a pour héroïne une jeune flic d’Ormberg, une ville industrielle isolée et sur le déclin, qui, huit ans après avoir trouvé par hasard le cadavre d’une fillette jamais identifiée, est confrontée à un autre meurtre au même endroit. Un récit dont les différents niveaux d’intrigues se recoupent habilement.
Prix du Meilleur Polar scandinave, « les Chiens de chasse » (4), du Norvégien Jorn Lier Horst (ancien inspecteur de police), met à nouveau en scène (après « Fermé pour l’hiver ») William Wisting. Accusé par un ex-détenu d’avoir falsifié des preuves qui l’ont envoyé en prison pour meurtre, vilipendé par les médias et lâché par sa hiérarchie, le policier reprend un à un les éléments du dossier, dix-sept ans après les faits, pour déterminer si l’enquête a été manipulée, par qui et pourquoi.
Plus de 500 pages de frissons, c’est la promesse tenue de « Chasseur de lapins » (5), le 6e opus de la série Joona Linna, du Suédois Lars Kepler. L’inspecteur est appelé à la rescousse après que le ministre des Affaires étrangères puis des hommes influents sont sauvagement assassinés ; avant de mourir ils entendent un enfant chanter une comptine macabre sur dix petits lapins.
Pour connaître les bas-fonds de la capitale chinoise, il faut suivre MI Jianxiu dans « Pékin de neige et de sang » (6). Accompagner le lieutenant Ma, un homme désabusé par un mariage raté, et son coéquipier borderline Zhou dans leurs treize jours d’enquête pour déjouer, peut-être, des attentats préparés par des séparatistes ouighours.
Dans « l’Appât » (7), deuxième volet de la trilogie best-seller « Ragdoll » du Britannique Daniel Cole, c’est Baxter, promue inspecteur principal, qui est chargée d’assister deux agents spéciaux américains après la découverte d’un corps mutilé, attaché au pont de Brooklyn ; sur son torse est tailladé le mot « appât », tandis que sur celui du tueur, dont le corps est échoué sur la berge, on lit « marionnette ». Qui tire les ficelles ?
Figure majeure du thriller en France depuis « Glacé », adapté en série télévisée, Bernard Minier montre dans « Sœurs » (8) les doutes d’un flic rattrapé par une affaire vieille de vingt-cinq ans. En 1993, il s’était intéressé, après la découverte des corps de deux sœurs vêtues de robes de communiantes, à un célèbre auteur de romans policiers à l’œuvre aussi cruelle que dérangeante ; en 2018, ce même auteur trouve sa femme assassinée, elle aussi vêtue en communiante.
Une croisière en Méditerranée. Neuf amis rencontrés sur Facebook. Un naufrage. Le cadavre du seul garçon qui savait manœuvrer le voilier. Huit suspects, interrogés par une criminologue d’Interpol, qui se perd entre les versions trop étudiées des rescapés et l’envie des policiers locaux de conclure à une affaire de drogue. Rompu au genre policier, Philip Le Roy donne, avec « le Neuvième naufragé » (9), un suspense déroutant.
Un cadre historique
« L’Orphelin des docks » (10) est le deuxième volume (après « l’Assassin des ruines ») d’une trilogie consacrée par l’Allemand Cay Rademacher à l’inspecteur en chef Frank Stave, dans la période suivant la deuxième guerre mondiale. À Hambourg, en 1947, le corps d’un enfant assassiné conduit l’inspecteur et son ami MacDonald, lieutenant anglais dans la police d’occupation, sur les traces des enfants-loups, ces orphelins de guerre qui survivent grâce au trafic et à la prostitution. Une terrible histoire dans l’Histoire.
Du côté des privés se distinguent deux romans historiques. L’un est signé du Britannique Marc Finlay, dont le parcours (il a fait nombre de petits boulots avant d’enseigner la psychologie à l’université et de publier plusieurs essais) est aussi atypique que le héros qui donne son nom au livre, « Arrowood » (11). C’est vers lui, psychologue autodidacte et ivrogne occasionnel, et non vers le très chic Sherlock Holmes, que se tournent les pauvres gens quand les criminels prennent le contrôle des rues.
L’autre roman a pour auteur Kris Nelscott, l’un des nombreux pseudonymes de l’écrivaine américaine Kristine Kathryn Rusch, qui a campé le personnage de détective privé Smokey Dalton dans six romans. « La Route de tous les dangers » (12), paru en 2000 et traduit pour la première fois en 2007, ouvre la série. Il se situe en 1968 à Memphis, quand le pasteur Martin Luther King, un ami d’enfance de Smokey, est assassiné. Et alors qu’une riche Blanche veut savoir pourquoi sa mère lui a légué, à lui le Noir, une part de son héritage…
(1) De Saxus, 397 p., 19,90 €.
(2) Flammarion, 538 p., 20 €.
(3) Calmann-Lévy, 425 p., 21,90 €.
(4) Gallimard, 463 p., 21 €.
(5) Actes Sud, 567 p., 23,80 €.
(6) Philippe Picquier, 319 p., 19 €.
(7) Robert Laffont, 479 p., 21 €.
(8) XO Éditions, 460 p., 21,90 €.
(9) Le Rocher, 330 p., 19,90 €.
(10) Masque, 331 p., 21,90 €.
(11) HarperCollins, 362 p., 17 €.
(12) L’Aube, 503 p., 12,90 €.
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