QUAND J’ÉTAIS petite fille, ma maman, qui était une passionnée de cinéma, m’avait emmenée avec elle voir un film de science-fiction. Bien que ce ne soit pas, et loin de là, mon genre de film préféré, j’ai gardé un souvenir tenace de celui-ci, qui m’avait énormément impressionnée. À tel point que j’ai revu récemment, et avec un certain amusement, ce « Voyage fantastique » de Richard Fleischer. Ah, naviguer à l’intérieur du corps humain, après une miniaturisation limitée à soixante minutes, pour aller détruire un caillot dans le cerveau d’un scientifique passé à l’Ouest !
Subir des accidents de parcours qui obligent à passer par le cœur (allez les gars, on l’arrête provisoirement, sinon le mini-sous-marin subirait des turbulences aux conséquences funestes), par les poumons, pour un petit réapprovisionnement en oxygène… Voir Raquel Welch, en combinaison de plongée blanche, se faire attaquer par des anticorps la prenant pour une vulgaire bactérie ! Assister impuissant au passage dangereux dans l’oreille interne, quand une infirmière, dans la salle d’opération, laisse tomber une paire de ciseaux, dont le bruit de la chute entraîne des vagues dignes d’un ouragan… Que d’émotions enfantines !
Angioplastie.
Moins poétique, moins aventureuse, la formation de l’autre jour portait sur les dispositifs et implants utilisés en coronarographie et angioplastie. La formatrice était munie d’un cœur en coupe frontale intégré dans un cadre en plastique transparent, le tout ressemblant assez étrangement à un ramasse-monnaie. Un trou dans le cadre simulait l’abord par le vaisseau utilisé pour la ponction, en général l’artère fémorale ou l’artère radiale. Une fois le cathéter mis en place, il faut introduire les sondes d’exploration (taille donnée en French F), les Français utilisant volontiers les 4 ou 5 F, les Américains leur préférant les 6 ou 7 F. La sonde bien positionnée dans la coronaire, il suffit alors d’injecter le produit de contraste et de prendre les clichés.
Comme souvent dans la vraie vie, la formatrice a enchaîné avec une angioplastie dans la foulée. Là, cela devenait plus palpitant, avec la manipulation de la sonde, du guide, du ballonnet gonflable, du stent, et encore plus technique aussi, avec le diamètre de la lumière, l’extrémité proximale et distale, l’atraumatisme, la rigidité, la courbure, la pression nominale, la compliance, la résistance, la vitesse de déflation, le risque de resténose, le largage de médicament in situ par le stent… Nous avons tous retenu notre souffle au moment critique où le guide refusait obstinément de s’introduire dans le coronaire et où la formatrice nous a gratifiés d’experts mouvements de rotations, réussissant enfin la manipulation. Sourires satisfaits et soulagés dans l’assistance…
Cette formation, véritablement très intéressante, ne parvient tout de même pas à me faire oublier la scène de l’arrêt artificiel du cœur, pour sa traversée par le mini-sous-marin, avec le compte à rebours des cinquante-sept secondes, pas une de plus, dont l’équipe dispose avant la reprise des contractions…
Quant au saboteur, car il y en a forcément un, il n’aura eu que ce qu’il méritait : absorbé par un énorme globule blanc !
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