L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonce avoir amorcé les démarches pour sortir les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de l’acide acétylsalicylique – seuls ou en association - du rayon libre accès. Une démarche de sécurité sanitaire centrée sur le rôle du pharmacien.
Sur les 484 spécialités de la liste des médicaments autorisés en libre accès, 36 d’entre elles contenant du paracétamol et 46 contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS, en l’occurrence ibuprofène ou aspirine) seuls ou en association, devraient repasser derrière le comptoir en janvier prochain. Si ces médicaments sont sûrs et efficaces utilisés à bon escient, ils présentent des risques en cas de mésusage. Ainsi, le paracétamol est à l’origine de la majorité des greffes hépatiques d’origine médicamenteuse en France et les AINS peuvent notamment entraîner des complications infectieuses graves.
Cette sortie du libre accès fait l’objet d’échanges avec les représentants des industriels, des pharmaciens et des médecins. Les échanges préliminaires n’ont pas éveillé d’opposition déclarée à ce projet, mais plutôt des réactions « favorables, voire très favorables », indique Philippe Vella, directeur des médicaments en antalgie à l’ANSM. Une phase contradictoire avec les laboratoires concernés (une vingtaine pour les AINS et une quinzaine pour le paracétamol) a été initiée en fin de semaine dernière par l’envoi d’un courrier expliquant le projet et permettant à chacun d’y répondre dans un délai d’un mois, avant décision de l'ANSM.
« Cette mesure s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’ANSM pour renforcer le bon usage de ces médicaments qui sont très consommés en France, disponibles sans ordonnance mais souvent banalisés au point que certains utilisateurs oublient qu’il s’agit bien de médicaments. Nous voulons modifier cette perception des patients », ajoute Philippe Vella. Le 9 juillet dernier, l’ANSM a en effet annoncé que les quelque 200 spécialités contenant du paracétamol devront afficher sur leur boîte, dans un délai de 9 mois, le message « Surdose = danger ». Une décision prise à la suite de la consultation publique lancée en août 2018 sur le sujet et qui a été l’occasion de « remontées des différents intervenants, et notamment d’industriels, sur l’importance du conseil pharmaceutique », précise Philippe Vella. Dont acte.
Pour l’ANSM, le retour derrière le comptoir de ces 82 spécialités, qui resteront disponibles sans ordonnance, renforce le rôle de conseil du pharmacien. « Lorsque le patient arrive au comptoir avec la boîte d’antalgiques choisie en libre accès, le pharmacien explique d’emblée les règles de bon usage mais ne remet pas systématiquement en cause le choix de l’antalgique. Lorsque la demande d’antalgique est réalisée au comptoir, il est plus évident pour le pharmacien de vérifier que cette demande du patient correspond à son besoin. » L’ANSM compte sur les officinaux pour insister, à chaque délivrance, sur le bon choix de médicament, son utilisation dans les conditions de l’indication, dans le respect de la posologie, de l’intervalle des doses et de la durée d’utilisation prévus.
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