LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Le week-end prochain, vous tiendrez votre conférence annuelle sur la première installation dans le cadre du salon Pharmagora *. Votre message sera-t-il différent, cette année, de ce qu’il était l’an passé ?
PHILIPPE BECKER.- Disons que le contexte ne s’est pas vraiment amélioré depuis l’année dernière. Pire encore, la mauvaise santé financière des officines est désormais connue de tout le monde. Pas une semaine sans qu’un quotidien n’en parle. Chacun comprendra que la première installation est donc un sujet plus que délicat par les temps qui courent… Malgré cela, nous avons fait le pari d’être proactifs, à défaut d’être optimistes. Nous verrons le jour de la conférence si le public vient !
Pensez-vous qu’il faut aujourd’hui différer son installation dans l’attente de jours meilleurs ?
CHRISTIAN NOUVEL.- La bonne question est de savoir s’il y aura des jours meilleurs. Le modèle économique est cassé et il faudra davantage que quelques mois pour le réparer. Que fait-on en attendant ? Un célèbre proverbe anglais dit que « tout problème est opportunité ». Nous raisonnons sur cette idée quelque peu iconoclaste pour positiver sur le thème de la première installation en 2011.
Selon vous, quels sont les facteurs qui peuvent inciter un jeune diplômé à foncer et à s’installer ?
PHILIPPE BECKER.- Il y a déjà les taux d’intérêts qui sont toujours attractifs, même s’ils ont remonté dernièrement. On observe ensuite, dans certaines régions (pas toutes !), une baisse sensible du prix des fonds. Les vendeurs prennent conscience que les arbres ne montent pas au ciel ! En dernier lieu, il faut noter aussi que les acquéreurs sont plus lucides. Ils savent que ce sera dur et difficile, et qu’il faudra prendre tout de suite les bonnes décisions, sans état d’âme. Il y a une ambiance « sueur, sang et larmes » qui caractérise l’époque mais qui doit être vue aussi comme un formidable ressort !
Comment, en pratique, peut-on faire son plan prévisionnel dans une période caractérisée par un manque de visibilité ?
CHRISTIAN NOUVEL.- Contrairement à ce que l’on pense, il y a de la visibilité. Les comptes de la Sécurité sociale sont de plus en plus dans le rouge, et le ministre de la Santé veut bien donner quelque chose aux pharmaciens à condition que cela ne coûte rien à la collectivité ! Donc, pour la prévision de hausse de l’activité, nous tablons sur + 1 %. Cela choquera certains, mais, en tant qu’experts-comptables, nous sommes bien placés pour voir actuellement les conséquences d’un optimisme mal maîtrisé.
Quelles sont les marges de manœuvre pour réussir l’installation ?
PHILIPPE BECKER.- Tout se joue dans la gestion des charges d’exploitation de l’officine. En d’autres termes, il faut cibler les pharmacies dont le titulaire maîtrise bien les frais de personnel. Inversement, il faut éliminer toutes celles qui versent un loyer exorbitant sans raison, notamment. Mais tout cela n’est pas toujours suffisant et il doit y avoir, bien entendu, un gros investissement en temps du ou des titulaires. La bataille de l’installation se gagne par une forte présence du pharmacien au comptoir. C’est un discours que nous tenons et que nous continuerons à tenir avec beaucoup de conviction.
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