LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Quelle est l'approche actuelle des soignants vis-à-vis de la douleur ?
FABIOLE MOREDDU. - Il y a encore une dizaine d'années, la douleur était considérée comme un symptôme « normal », et certains préconisaient même de la respecter. Aujourd'hui, en France, la lutte contre la douleur est un droit fondamental de la personne. Selon la loi du 4 mars 2002, la démarche thérapeutique doit être individualisée, expliquée au patient et discutée avec lui. Cette approche est parfaitement codifiée par l'OMS. Les molécules sont classées en trois paliers, selon leur pouvoir antalgique croissant. Le choix d'un médicament ou d'un palier tient compte de l'intensité de la douleur.
Comment procéder en pratique ?
À l'officine, envisager une prise en charge de la douleur suite à une plainte spontanée suppose que l'évaluation initiale ait été correctement menée. Il s'agit pour l'équipe de savoir si la douleur est chronique ou aiguë, nociceptive ou neuropathique. Dans ce dernier cas, elle n’est pas du ressort du conseil officinal. Des échelles d'évaluation, telles que des échelles visuelles analogiques, permettent de définir l'intensité de la douleur. Elles sont trop rarement utilisées au comptoir. À déterminer, également, les circonstances de survenue, le siège de la douleur et la pratique éventuelle de l'automédication. En résumé, les principales questions à poser sont « Depuis quand souffrez-vous ? », « Comment évaluez-vous l'intensité de votre douleur ? », « Pouvez-vous me la décrire ? » et « Qu'avez-vous déjà pris ? ».
Quelles sont les recommandations d'usage à la délivrance d'un antalgique ?
Il y en a trois principales. La première est le rappel des doses usuelles et de la dose maximale journalière, ainsi que de l'intervalle à respecter entre deux prises. La seconde consiste à mettre en garde votre patient vis-à-vis des doublons thérapeutiques. Il doit, par exemple, savoir qu'un grand nombre de médicaments de l'armoire à pharmacie contient du paracétamol. Le troisième point à rappeler porte sur les principaux effets indésirables et interactions médicamenteuses, ainsi que sur les contre-indications et les précautions d'emploi.
Qu’est-ce qui change lorsque le médicament est choisi dans le rayon du libre accès ?
La démarche sera la même. Pour amorcer le dialogue et conduire l'interrogatoire, on peut vérifier que l'acheteur est bien le destinataire du médicament et lui rappeler la posologie. Placées dans le rayon du libre accès, des brochures sur le traitement de la douleur vont inciter à demander conseil au comptoir. C'est d'ailleurs ce qu'un grand nombre de clients font spontanément avant d'aller se servir.
Quelles sont les opportunités de ventes associées à la dispensation des antalgiques ?
En cas de migraine, l'antalgique sera associé à un antiémétique. La phytothérapie peut également entrer en jeu, avec la partenelle. Idem pour l'oligothérapie, avec le cobalt. Pensez aussi aux macarons mentholés ou aux bandeaux antimigraine. Pour les douleurs musculaires ou articulaires, un décontracturant ou un topique agiront en complément de l'antalgique. Des patchs chauffants ou réfrigérants sont proposés selon le type de douleur. Et en fonction de la localisation, genouillères, chevillères et ceintures lombaires présentent également un intérêt. Lorsqu'il s'agit de douleurs dentaires, on associera bains de bouche, dentifrices et brosses à dent adaptés.
(photo de F Moreddu dans le QPH 2604 du 02/10/08)
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