PLUS DE 13 millions de Français - soit 20 % de la population française - possèdent aujourd’hui un dossier pharmaceutique (DP). Un chiffre à la croissance exponentielle qui va de pair avec un nombre toujours plus important d’officines raccordées au dispositif. Les seniors y souscrivent volontiers puisque 28 % des 60-74 ans et 30 % des 75 ans et plus ont déjà créé leur DP. Un score bienvenu car ils sont justement les plus susceptibles d’être touchés par un événement iatrogène et sont les plus grands consommateurs de médicaments. Reste que pour remplir son rôle, notamment en repérant les interactions médicamenteuses, le DP doit être utilisé. Le taux de dossiers actifs est également plus élevé dans ces tranches d’âge, dépassant les 90 % chez les plus de 60 ans et atteignant même les 99 % chez les 75 ans et plus.
Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) note que nombre de parents ouvrent un DP pour leurs enfants. Ainsi, les moins de 20 ans sont aussi nombreux à posséder un DP que les 20-39 ans (environ 15 % d’entre eux). Pour autant, les pharmaciens essuient parfois un refus lorsqu’ils proposent de créer un DP. Le taux de refus par tranches d’âge varie de 19 à 24 %, et il est étonnamment plus élevé chez les personnes âgées. Des données à utiliser avec précaution car une même personne peut être amenée à refuser plusieurs fois. Et chacun de ses refus sera comptabilisé. Mais le constat reste le suivant. « Cela montre que, globalement, le dossier pharmaceutique est bien accepté par toutes les tranches d’âge de la population. » Le CNOP souligne cependant que le refus lors d’une première proposition de création de DP est courant, les patients ayant besoin de temps pour réfléchir avant de donner ou non leur consentement.
19 000 officines raccordées.
Le patient reste toujours maître de son dossier, ce qui signifie qu’il peut refuser de l’alimenter ou choisir de ne pas y faire figurer certains de ses traitements. Il peut aussi supprimer purement et simplement son dossier. À la fin du mois de janvier, plus de 20 000 DP ont ainsi été supprimés à la demande de patients et près de 16 000 l’ont été de manière automatique, après 36 mois d’inactivité. Dans son bilan d’expérimentation du DP à l’intention de la CNIL, en date du 25 mars 2011, le CNOP ajoute : « Sur la France entière, le nombre de dossiers supprimés est stable en proportion du nombre de DP créés chaque mois. Les patients, qui peuvent à tout moment faire supprimer leur DP dans n’importe quelle officine raccordée, restent très peu nombreux à utiliser cette possibilité. Pour ceux qui le font, c’est majoritairement dans le mois suivant la création de leur DP. » Quant au refus d’alimentation, il reste particulièrement bas : 0,016 % du 1er avril 2009 au 31 mars 2010, soit moins d’un refus pour 5 000 médicaments dispensés.
Du côté des pharmacies, elles sont plus de 19 000 à être aujourd’hui raccordées au DP. Entre juillet 2009 et décembre 2010, la croissance du nombre de dossiers créés s’élève à 41 %. Le CNOP remarque que les médicaments dispensés sans ordonnance sont de plus en plus nombreux à alimenter le DP, ce qui démontre un effort de sensibilisation des équipes officinales vers leurs patients. Et une meilleure compréhension de l’intérêt du dispositif par les clients eux-mêmes.
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