LES ACCIDENTS nucléaires survenus au Japon font ressurgir les angoisses et les débats suscités lors de la tragédie de Tchernobyl, en Ukraine, en avril 1986. Outre les répercussions liées à la propagation de particules radioactives, notre pays est exposé aux risques générés par ses propres sites de production. La France dispose en effet du deuxième parc nucléaire au monde, avec 19 centrales (58 réacteurs), dont la plupart ont été mises en service dans les années 1980. Si les accidents graves sont extrêmement rares, des centaines d’anomalies sont recensées chaque année, selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ainsi, en 2009, 713 « événements significatifs pour la sûreté » ont été signalés. Un chiffre en augmentation quasi constante depuis cinq ans. Dans 85 % des cas, ces événements sont liés à une erreur humaine. La cause peut aussi être naturelle, avec des séismes, des crues ou des inondations. Le dernier incident, en 2009, venait d’une montée du Rhône qui a privé un réacteur de sa source de refroidissement pendant dix heures.
Distribution d’iode.
Pour prévenir les conséquences d’incidents graves, les autorités ont mis en place un dispositif à l’attention des populations voisines des centrales. Il consiste notamment à leur distribuer des comprimés d’iode par le biais des pharmacies. Cette campagne de distribution, dont la dernière remonte à 2009, est effectuée tous les 5 ans (selon la limite de péremption des comprimés). Les comprimés d’iode sont remis en échange d’un bon de prise en charge (établi par EDF) aux populations habitant dans un rayon de dix kilomètres autour d’une centrale nucléaire. « Au-delà de ce périmètre, en cas de vents violents, des stocks stratégiques seraient mis à disposition », indique Olivier Ferlet, en charge du dossier au conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Outre la population, les commerces, les hôtels et les services communaux (mairies, écoles, etc.) détiennent des comprimés d’iode. Ils peuvent également être délivrés aux personnes migrantes ou habitant hors de la zone considérée et en dehors de ces périodes de campagnes. Pour disposer de stocks, les officinaux passent commande auprès de leurs répartiteurs, eux mêmes approvisionnés par la pharmacie centrale des armées. Cette administration a pour but d’éviter l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde. « Les comprimés ne sont pris que sur instruction formelle des autorités sanitaires, qui définissent les populations auxquelles l’iode doit être administré », précise Olivier Ferlet, rappelant qu’aucun incident en France n’a justifié la mise en application de ces mesures. Pour une action optimale, les comprimés d’iode sont pris dès l’alerte donnée, de préférence avant la propagation des particules radioactives et plus tard une heure après cette contamination. Au delà de quatre heures, l’iode n’a presque plus d’efficacité.
Le DP gère l’urgence.
En cas de déplacement d’un nuage radioactif, le risque pourrait concerner tout ou partie du territoire national. Des stocks de réserve de comprimés d’iode sont ainsi constitués à la demande des autorités. Le déclenchement des opérations revient au préfet. « Cela ne se fait pas à la légère, mais sur la base de relevés et en fonction d’un seuil bien défini », souligne Olivier Ferlet. Nouveau maillon de ce dispositif, le dossier pharmaceutique (DP) peut permettre de délivrer des alertes ciblées. « On peut prévenir dans la demi-heure les pharmaciens d’une commune, d’un canton ou d’un département », assure le conseiller ordinal. Outre la mise à disposition d’iode, les pharmaciens sont en première ligne pour rappeler les consignes de sécurité et rassurer les populations.
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