JE TROUVE ça curieux et amusant, que les mêmes trois lettres FAQ désignent deux acronymes différents en français et en anglais, mais qui signifient globalement la même chose, Fréquent Asked Questions, ou Foire Aux Questions. Non ? Pas vous ? (en fait, ça s’appelle de la rétroacronymie, dont je peux vous offrir un autre exemple, qui se voudrait humoristique, TER devenant ainsi Toujours En Retard…) Mais justement, l’article qui a attiré mon attention la semaine dernière n’est bizarrement pas appelé FAQ, mais Questions et Réponses, de façon tout à fait traditionnelle, sur le site Internet d’une ville pourtant résolument anglophile. Que je vous explique, d’ici à un mois, nous allons accueillir le sommet du G20. Enfin, quand je dis nous, pas moi personnellement. Mais, du coup, ça a créé une effervescence de folie autour des fameux badges, pour ceux qui résident et/ou qui travaillent en zone 2 (sécurisée) ou en zone 1 (dite zone de sécurisation renforcée). D’où les questions, et les réponses.
Au-dessus de 12 ans, tout le monde doit être badgé. Les touristes doivent être badgés. Les voitures doivent être badgées, mais seront interdites en zone 1. Les médecins, les infirmières, les sages-femmes qui font des visites à domiciles doivent être badgés. Si les écoles ne sont pas fermées, les accompagnants, les parents, les grands-parents, les nounous, et les personnels des écoles, doivent être badgés. Les employés des pharmacies (entre autres) en zones 1 et 2 doivent être badgés, ainsi que les patients ayant rendez-vous chez un médecin dans ces zones. Pour un rendez-vous de dernière minute, pas d’inquiétude, un « bureau » sera en mesure de délivrer un badge de dernière minute. Sauf quelques professionnels, personne ne sera autorisé à naviguer, donc pas besoin de badge. Et les pharmacies de garde ont été soigneusement désignées pour ne se trouver ni en zone 1 ni en zone 2.
Déjà, en période de festival du film, tout le monde a un badge autour du cou, et l’arbore fièrement, ceux de la presse étant impitoyablement hiérarchisés, du vert (en gros, vous n’êtes personne), au blanc (bon, là, vous vous appelez au moins Michel Denisot), en passant par le bleu (vous pouvez à la rigueur obtenir une place, s’il y en a une de libre) ou le rose avec pastille (vous, vous êtes un journaliste connu). Pour le cinéphile moyen, il existe aussi plusieurs catégories de badges ou d’accréditations, affichés en permanence, même et surtout en dehors des salles de projection. Mais là, imaginez : un raz de marée de badges, des badges absolument partout, du serveur de café au voiturier du palace, du retraité qui promène son chien au pharmacien qui va bosser, du chirurgien esthétique au vigile de la FNAC…
Mais à part à la télé, je ne verrai rien de tout ça. Je ne travaille pas dans ces zones, et je n’ai pas l’intention d’aller y faire des courses à ce moment-là. Le cabinet de mon médecin traitant se trouve dans ma rue et si j’ai besoin de médicaments, je sais où en trouver. Dans mes équipes, personne n’a demandé de badge. Je pense que tout va bien se passer, pour nous.
Il parait pourtant qu’on demande aux établissements de santé du coin de garder un certain nombre de lits vides, on ne sait jamais, un attentat est si vite arrivé.
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