FLORENCE AUBENAS mérite bien son titre de grand reporter, qui n’a pas hésité à côtoyer la misère pour témoigner, sans provocation mais sans crainte, de l’immense difficulté à vivre, à survivre, lorsqu’on ne trouve pas de travail ou des emplois de quelques heures sous-payés.
Cela se passe chez nous, en France, du côté de Caen, mais cela pourrait être une autre province. Des hommes, des femmes se demandent comment payer leur loyer ou simplement trouver à manger pour eux et leur famille et se démènent pour trouver un emploi. Florence Aubenas, journaliste à « Libération » puis au « Nouvel Observateur », qui a fait la une des journaux télévisés lorsqu’elle a été retenue comme otage en Irak pendant cinq mois en 2005, les a découverts en cherchant à savoir ce que recouvrait le mot fourre-tout et abscons pour le cénacle parisien, de « crise ».
Elle s’est inscrite au chômage en indiquant n’avoir aucune expérience de travail, mais quand même un baccalauréat. Avec beaucoup de difficultés, elle a trouvé quelques heures de ménage – notamment sur les ferries qui accostent à Ouistreham –, du véritable abattage, avant de décrocher un CDI et d’arrêter son reportage. Le livre qu’elle en a tiré ne changera rien à la réalité. Mais il a le mérite d’avoir mis des mots sur cette réalité masquée habituellement par les discours officiels. Florence Aubenas ne se met jamais en avant et, demandeur d’emploi parmi tant d’autres, elle se contente de montrer quelques-uns d’entre eux, l’échine courbée comme une fatalité, aux prises avec des petits chefs qui font du zèle par peur de se faire virer ou pris dans les rouages d’un Pôle emploi ubuesque et désespérant.
Oui, décidément, ce livre, qui se lit comme un roman tragi-comique, est une vraie révélation sur un monde grouillant et que l’on préfère ignorer.
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