LE SPIRE DE DUBLIN est une flèche métallique de 120 m de hauteur qui s’élance dans O’Connell Street, la rue principale de Dublin, à l’emplacement de la colonne Nelson dynamitée par l’IRA en 1966. Elle devait célébrer en 1998 le Millenium mais fut finalement achevée en 2003 et symbolisa dès lors l’élan de l’Irlande. Singulièrement ébranlé depuis. Qu’à cela ne tienne, Dublin va achever cette année deux projets ambitieux destinés à affirmer la volonté de la capitale irlandaise d’être un lieu majeur de rencontres et d’affaires.
Premier événement très attendu, l’inauguration en septembre prochain du Convention Centre Dublin. Construit au beau milieu du quartier financier, sur les berges de la rivière Liffey, ce bâtiment, au centre duquel un immense cylindre en verre semble avoir été planté, est le premier centre de congrès construit à cet usage dans la capitale. Il est situé à proximité du centre-ville et peut accueillir près de 8 000 personnes. Des espaces d’exposition et une vingtaine de salles de réunions ont été prévus pour accueillir soirées et dîners de gala. Et comme il est de bon ton de construire en toute écoresponsabilité, les architectes du centre font remarquer qu’il n’a fallu que quatre arbres pour recouvrir le toit de l’auditorium de 2 000 places.
À l’emplacement du Lansdowne Road Stadium – les amateurs de rugby connaissent bien –, le nouveau stade en cours d’achèvement a été baptisé Aviva Stadium. Une belle architecture de verre, légère comme une libellule, signée par l’Irlandais Scott Tallon Walker. Ce sera non seulement le rendez-vous des grand-messes du ballon rond ou ovale, mais aussi un lieu de réception et de travail équipé de toutes les nouvelles technologies dont les hommes d’affaires raffolent. Ainsi le dragon européen se modernise sans toucher au charme de sa capitale.
Travail d’anges.
Dublin se découvre au hasard des courbes paresseuses de la rivière Liffey, qui traverse doucement la ville. Au changement de marée, les silhouettes des entrepôts et des monuments majestueux – Four Courts, Customs House –, piégées dans un miroir parfait, se troublent brusquement. Dublin s’échappe, mais on la rattrape. Rive droite ou rive gauche. Dans les ruelles de Temple Bar, les grands jardins parfumés et les rangées de maisons géorgiennes. Dans l’austère bibliothèque de Trinity College, qui distille un gentil parfum de cire et de cuir. Cette longue galerie de 64 m de long est tapissée de 200 000 ouvrages surveillés par une armée de bustes d’anciens élèves, tels Shakespeare ou Swift. Au sous-sol, le célébrissime « Book of Kells », exposé avec l’éclairage tamisé d’une catacombe, est l’un des plus beaux manuscrits du Moyen Âge, un des livres les plus anciens du monde. Les quatre Évangiles écrits en latin par des moines irlandais au VIIe siècle : 340 folios couverts d’enluminures et de calligraphies précieuses. « Un travail d’anges », disait-on.
Dès les premiers beaux jours, les briques des jolies maisons de Merrion Square éclatent de vermillon et les cuivres de l’hôtel Sherbourne s’enflamment. Les laques multicolores vibrent d’une rue à l’autre. Les boutons de jonquilles s’ouvrent en quelques heures et la voûte céleste est parfois d’un bleu intense. Le rêve irlandais.
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