Quelques faits sont bien établis : bien qu’il s’agisse d’un scrutin local, la majorité risque de payer les résultats à peu près nuls qu’elle a obtenus dans sa lutte contre le chômage, contre les déficits et la dette et pour le pouvoir d’achat ; pour autant, l’opposition, principalement l’UMP, n’a pas réussi à se présenter comme une alternative souhaitable : ses divisions, la multiplicité des affaires relatives à sa gestion pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, son incapacité à produire un plan de gouvernement si elle revient aux affaires, les ambitions de divers candidats potentiels à la présidence de la République font qu’elle n’est pas plus crédible que la gauche.
Même les extrêmes semblent fatigués : le Front de gauche est scindé de facto entre PC et Parti de gauche, fâchés depuis la décision des communistes de faire alliance avec les socialistes dans nombre de circonscriptions. Le discours de Jean-Luc Mélenchon, son refus de reconnaître l’authenticité de la révolution ukrainienne, son soutien objectif à Poutine sont devenus inaudibles. Les Verts qui, en définitive, apparaissent bien plus comme un parti de l’extrême gauche que comme une formation politique vouée à l’amélioration de l’environnement, ne se sont pas grandis en attaquant le gouvernement à diverses reprises pendant qu’ils en font partie. Le bilan logement de Cécile Duflot est désastreux (on construit de moins en moins en France alors que huit cent mille foyers attendent un appartement ou une maison), mais occulté par les tempêtes médiatiques qu’elle déclenche.
Le risque d’un plus grand abstentionnisme.
Dans ces conditions, pourquoi retenir l’hypothèse d’un raz-de-marée UMP (c’est exclu), d’une vive résistance du PS, ou même d’un triomphe du FN ? En bonne logique, on peut craindre un pourcentage très élevé d’abstentions. Le Front annonce qu’il a réussi à constituer quelque 570 listes, mais ce qu’il ne dit pas, c’est que, même s’il peut conquérir deux ou trois villes d’importance moyenne, ce n’est pas encore cette année qu’il aura gravi les dernières marches vers le pouvoir. On pourrait même avancer l’idée que, si l’on tient compte du très mauvais état du pays, de la durée de la crise et des ravages qu’elle engendre dans le tissu social, un FN soutenu par un cinquième de l’électorat n’est pas une monstrueuse anomalie. Il pourrait faire mieux. Le résultat du scrutin risque donc de n’apporter aucun changement notable dans le rapport de forces. La gauche devrait reculer, la droite devrait reprendre quelques grandes villes, le FN devrait progresser, l’extrême gauche devrait battre en retraite. Pour le PS, ce sera l’occasion de communiquer autour de l’idée qu’il n’aura pas trop souffert de sa gestion économique et sociale du pays alors que le chômage augmente (quoi qu’en dise l’INSEE) et que la dette ne diminue pas.
Le pire, peut-être, c’est l’idée que l’on rabâche sans cesse en tant que donnée irréfutable : les municipales sont une affaire locale et la tête du maire ou son bilan sont plus importants que la crise nationale. Il nous semble pourtant qu’il n’existe plus de scrutin local, que les collectivités territoriales sont concernées au premier chef par la réduction de la dépense publique, que les nouveaux maires seront étroitement sollicités par des problèmes liés à la dette. A-t-on fait auprès de l’électorat cet effort de pédagogie ? Lui a-t-on expliqué que sa commune n’est pas une île ? Non, bien sûr. Comme d’habitude, les candidats ont fait des promesses tout en sachant qu’ils n’ont pas les moyens de les tenir.
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