« LES FERMETURES d’officines se sont accélérées dans le département », déclare Jean-Michel Seitz, président du syndicat des pharmaciens de la Loire. Et ce n’est pas près de s’achever, une liquidation judiciaire a par exemple frappé une pharmacie de Saint-Étienne au début de l’année. « Les difficultés auxquelles sont confrontées les officines locales sont celles rencontrées au niveau national : problèmes de trésorerie liés à la baisse de consommation induite par les déremboursements, auxquels il faut ajouter la concurrence des pharmacies mutualistes, relativement forte dans la Loire », explique Jean-Michel Seitz.
On peut le déplorer, pourtant ce mouvement est inéluctable car il y a encore trop de pharmacies dans le département. « Si l’on considère qu’il faut une pharmacie pour 3 000 habitants, il devrait y en avoir 240 dans toute la Loire, or il y en a 270. » Trente de trop, donc, essentiellement dans les grandes villes comme Saint-Étienne ou Roanne. Ces grandes villes où se sont installées beaucoup de pharmacies jusque dans les années 1980, mais qui, depuis, se vident de leur population. « Roanne a perdu des habitants depuis le déclin de l’industrie textile », explique ainsi Yves Robin, cotitulaire de la pharmacie Nouvelle, issue de la fusion entre la pharmacie du Serpent et de la pharmacie Mulsant. Les habitants vont vers la périphérie de ces villes. Le problème se pose moins en milieu rural. « Le maillage de la campagne est bon, soutient Jean-Michel Seitz, on trouve une pharmacie tous les quinze km. »
Cela n’empêche pas certaines officines de fusionner si l’occasion s’en présente. C’est ce qui est arrivé à Saint-Bonnet-le-Château, une commune de 1 450 habitants, qui disposait de deux pharmacies depuis des décennies. « Cela faisait beaucoup », souligne Olivier Rozaire, titulaire de la pharmacie Rozaire, qui a racheté la pharmacie Champenier. Le syndicat des pharmaciens veut favoriser ce type de regroupements, mais pas n’importe lesquels. « Il est souhaitable que les regroupements se produisent entre des pharmacies d’une taille comparable et, surtout, que ces regroupements ne conduisent pas à des situations proches de monopoles », explique Jean-Michel Seitz, qui exprime là le point de vue de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). D’autres syndicats n’ont pas la même vision de ce que peuvent être les regroupements, ajoute-t-il en substance.
Avoir envie de travailler ensemble.
Fusionner deux pharmacies ne doit pas cependant être uniquement motivé par un intérêt purement financier. « Il faut avoir envie de travailler ensemble, clame Yves Robin. Certes, une fusion, c’est toujours un peu compliqué, mais moins que l’exercice quotidien du métier quand on fusionne, où il faut harmoniser le travail d’équipes aux méthodes différentes. » Yves Robin a été contacté par Sandrine Trouvé, qui venait de racheter la pharmacie du Serpent dont le titulaire arrivait à la retraite. L’objectif a donc été de regrouper ces deux pharmacies, dans un faubourg qui en comptait trois, rationalisant ainsi l’offre de soin. « Mieux vaut le faire dans de bonnes conditions plutôt que d’y être forcé par les circonstances », estiment les associés. Les deux structures juridiques ont disparu pour laisser place à une toute nouvelle, une SELARL. L’équipe de la pharmacie Mulsant a rejoint les locaux de la pharmacie du Serpent, désormais Pharmacie Nouvelle, suffisamment grands pour l’accueillir avec un espace commercial d’environ 150 m2. C’est aussi un départ à la retraite qui est à l’origine du regroupement des deux pharmacies à Saint-Bonnet-le-Château. Olivier Rozaire a racheté la clientèle de son confrère, non sa licence. « Après avoir étudié plusieurs possibilités, nous avons préféré cette solution moins complexe, alors que, en général, un regroupement signifie souvent rachat de licence », affirme-t-il. Les deux pharmacies disposant de locaux exigus, il fallait en trouver d’autres, ce qui a été fait. Mais l’opération de rachat devait d’abord avoir lieu et c’est seulement maintenant qu’Olivier Rozaire peut demander le transfert. La combinaison des règles propres au monde de la pharmacie, avec des opérations de rachat et de fusion, est loin d’être simple, et Olivier Rozaire conseille vivement de recourir aux services d’experts juridiques qui connaissent les problématiques propres aux officines. Jean-Michel Seitz déplore par ailleurs qu’aucune aide n’existe au plan fiscal pour aider au regroupement de pharmacies.
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