Les Rendez-vous du Quotidien
« DE LA RÉFLEXION naît l’action », dit l’adage. Mais point d’action efficace sans communication, faudrait-il ajouter. En particulier dans le monde de la santé. À l’heure où la prise en charge des patients est multiple et s’inscrit dans un parcours de soins, cette vérité tendrait même à devenir absolue. D’où l’intérêt – pour ne pas dire la nécessité – de disposer d’outils adaptés aux échanges entre soignants. En clair, des logiciels qui permettent à chaque professionnel du premier recours d’ouvrir un « dossier patient » et de l’enrichir au fur et à mesure de ses rendez-vous et autres consultations médicales.
C’est ainsi qu’est née l’idée de mettre au point un « logiciel pluriprofessionnel ». Porté par la Fédération des pôles de santé (FFMPS), celui-ci donne ainsi l’opportunité à chaque professionnel de santé (médecin, pharmacien, infirmière, kinésithérapeute...), qui intervient dans le parcours de soins d’un patient, « d’enrichir la partie qui le concerne », explique Lisa Otton, présidente du pôle de santé de la ville de Roanne (Loire) et médecin remplaçant sur la région roannaise.
Des enrichissements qui seront accessibles ou non à l’ensemble des acteurs de la chaîne de soins, selon ce que décidera le patient. Car, « selon le cahier des charges défini par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP Santé), le patient devait pouvoir décider d’autoriser ou non les différents acteurs de santé qu’il aurait été amené à consulter à accéder aux informations le concernant », précise encore Lisa Otton. Avant d’ajouter : « À charge pour les praticiens de convaincre le patient d’ouvrir le plus largement possible la porte d’accès aux informations qui permettraient d’améliorer sa prise en charge. »
Le dossier pharmaceutique.
Une restriction qui n’est pas vécue non plus comme un obstacle à la circulation de l’information par les pharmaciens d’officine, également confrontés à cette problématique dans le cadre du dossier pharmaceutique (DP). « Bien au contraire ! » Selon les officinaux réunis à Roanne-Le-Coteau (Loire), « l’ouverture de chaque DP est propice à la discussion avec le patient afin de le convaincre de l’utilité de cet outil mis au point par la profession ». Et cette officinale d’Amplepuis (Rhône) d’ajouter : « Je n’ai essuyé que très peu de refus d’ouverture de DP et n’ai jamais entendu un patient ayant ouvert un DP émettre le souhait de sélectionner les informations qui devront y figurer. »
À Quimper (Finistère), néanmoins, certains officinaux considèrent que le DP ne devrait en aucun cas être optionnel. « La raison d’être de cet outil devrait suffire à le rendre exhaustif et obligatoire pour chaque patient », déclarent-ils quasi unanimement. Ils déplorent d’ailleurs que l’antériorité des traitements figurant sur le DP n’aille pas au-delà de quatre mois. « Avec la mise en place des conditionnements trimestriels, il aurait été opportun de pouvoir remonter jusqu’à six ou neuf mois, voire une année entière », plaident-ils.
La brique.
Mais tous ces outils, aussi perfectibles soient-ils, devront surtout être compatibles pour espérer améliorer la prise en charge des patients. « À l’instar du DP, qui devait être la brique médicament du dossier médical personnel (DMP), il faut absolument que les logiciels et autres innovations informatiques soient complémentaires », affirme ce médecin généraliste agacé par la frontière qui sépare encore l’univers hospitalier du monde libéral.
Les expériences en vigueur dans divers centres hospitaliers iraient donc dans le bon sens ! Elles seraient toutefois insuffisantes. Car, pour jouer pleinement son rôle, « le DP devrait être accessible aux médecins », considèrent tous les praticiens et officinaux réunis. Une évolution qui pourrait toutefois nécessiter un certain temps avant de voir le jour... D’autant que nombre de médecins ne connaissent pas l’existence du DP.
À moins que la lourdeur et la complexité du site de l’assurance-maladie – Ameli – ne finissent par lasser les professionnels de santé et les incitent à prendre le taureau par les cornes pour mettre enfin au point un outil qui réponde précisément à leurs attentes.
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