Dans un village de la Drôme, un médecin généraliste a obtenu l'autorisation d'être propharmacien. Une décision que contestent des officines du secteur.
Après trois ans et demi d'attente, Séderon, un village isolé de 280 habitants à près de 800 mètres d'altitude a enfin trouvé un généraliste. Après avoir ouvert son cabinet début décembre, le Dr Guezennec s'est vu autorisé à être propharmacien par l'agence régionale de santé (ARS), comme l'était son prédécesseur avant son départ à la retraite, fin 2015. Ce qui n'a pas été du goût de certains officinaux et médecins installés alentour qui ont déposé, le 30 janvier, une requête devant le tribunal administratif de Grenoble. Les pharmacies impliquées, dont celle de Montbrun-les-Bains à plus de 15 km de là, redoutent une importante perte de patientèle. Elles veulent aussi rappeler les solutions qu'elles ont mises en place pour les habitants du village. Livraison par coursier, par la poste, ou directement assurée par les professionnels de santé eux-mêmes… À Séderon « personne ne manque de médicaments », assure ainsi la titulaire de Montbrun-les-Bains.
De son côté, le maire (SE) de Séderon, Jean Moullet ne cache pas sa consternation face à la tournure prise par cette affaire. Il y a trois ans, un généraliste avait déjà renoncé à venir s'installer dans sa commune car il n'avait finalement pas pu être propharmacien. Si la requête en cours venait à aboutir, il craint que le Dr Guezennec ne finisse par plier bagage. « 35 % des habitants du village ont plus de 60 ans, certains n'ont pas de voiture, précise l'élu. Pour se rendre à la pharmacie et au cabinet médical le plus proche, il faut franchir un col à plus de 1 000 mètres d'altitude et les routes sont parfois enneigées. Si nous perdons notre médecin, nous ferons face à un vrai problème de santé publique. » À titre d'exemple, Jean Moullet rappelle ce triste évènement survenu il y a quelques mois. « Un habitant a fait une crise cardiaque à 10 heures du matin. Comme il n'y avait pas de médecin à l'époque, c'est le SAMU de Gap qui est intervenu. Ils n'ont pu arriver qu'à 12 h 30 et aujourd'hui la personne est paralysée. »
Contacté par « le Quotidien », le président du conseil de l'Ordre régional des pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes, Hugues Videlier, n'était pas au courant du litige jusqu'à aujourd'hui. S'il ne compte pas porter l'affaire devant les tribunaux, il évoquera la situation prochainement avec l'ARS.
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