En France, les populations des milieux défavorisés sont plus touchées par les cancers des voies respiratoires et digestives hautes (lèvres-bouche-pharynx, larynx, poumon, œsophage), selon une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire », qui a analysé les données de près de 190 000 personnes ayant eu un cancer entre 2006 et 2009.
En revanche, cette étude montre, ce qui est nouveau, que « d'autres cancers - comme ceux du foie, de l’estomac, du pancréas et de la vessie - pouvaient aussi être plus fréquents dans les populations défavorisées », indique le Pr Guy Launoy (INSERM Caen et réseau national des registres des cancers-Francim), coauteur de l'étude. Cette constatation pourrait s’expliquer par le fait que certains facteurs de risques sont plus présents dans les populations défavorisées. « La consommation de tabac, les expositions professionnelles ou les polluants atmosphériques, par exemple, expliquent sans doute une partie importante des différences observées », avancent les auteurs de l’étude.
Les cancers des milieux favorisés
À l’inverse, les populations aisées sont plus concernées par d’autres types de cancers, comme le cancer de la prostate, du sein, mais aussi par les cancers de l’ovaire, du testicule et le mélanome. « La surreprésentation du cancer de la prostate dans les milieux les plus favorisés, et dans une moindre mesure pour le cancer du sein, est sans doute très liée aux pratiques de dépistage plus fréquentes dans ces milieux et, pour la prostate, au surdiagnostic très important constaté pour ce cancer qui évolue extrêmement lentement, analyse le Pr Launoy. En revanche, on n'a pas pour l'instant d'explication satisfaisante pour la fréquence plus élevée de cancers de l'ovaire, du testicule et surtout du mélanome dans les milieux favorisés. »
15000 cas de cancers évitables
Par ailleurs, ce travail a également permis d’estimer, pour les types de cancers plus fréquents dans les milieux défavorisés, que près de 15 000 cas de cancers pourraient être évités en France chaque année si on améliorait de façon appropriée les conditions de vie et la promotion de la santé des populations les plus défavorisées. « Ce gain serait plus important chez l’homme que chez la femme, et maximal pour les cancers du poumon », estiment les auteurs, qui soulignent que la lutte contre les inégalités sociales de santé passe aussi par des politiques dédiées en matière d'éducation, d'urbanisation, de transports et d'emploi.
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