Tribune libre
L’ACTUALITÉ relative à la communication grand public des pharmaciens, dont vous avez régulièrement rendu compte ces dernières semaines dans vos colonnes, m’amène à vous adresser cette tribune libre.
En préambule, j’aimerais rappeler que l’ensemble des décisions prises à l’Ordre s’appuie sur le Code de déontologie et le Code de la Santé Publique. Que les missions de l’Ordre se distinguent de celles des autres acteurs représentatifs de la profession. Il a, entre autres, la mission légale de la défense et de l’honneur de la profession dans son ensemble.
La déontologie fournit un cadre au pharmacien tout au long de son activité professionnelle. Elle fixe notamment les rapports des pharmaciens entre eux (la déontologie est le ferment et le ciment de la confraternité) et avec le public (son intérêt prime sur celui du pharmacien : le serment que nous prononçons nous y engage solennellement).
En tant que Président du Conseil national de l’Ordre, j’attache une importance primordiale au respect de ce Code de bonnes pratiques professionnelles. Le contexte économique et social actuel me conforte dans cette idée. Non respectée, la déontologie ne serait qu’un vernis de bonne image. Respectée, elle renforce la confiance du public et est un atout professionnel.
La mission de service public qui caractérise le pharmacien ne peut être sacrifiée sur l’autel d’une prétendue modernité. À vouloir trop « jouer » sur le terrain des professions strictement commerciales et adopter leurs propres règles, la profession pourrait perdre son âme. Centrée sur la qualité et la sécurité, avec pour premier intérêt le patient, l’identité de la profession est essentielle.
Il n’en reste pas moins que les pharmaciens titulaires d’officine sont des professionnels, avec une clientèle propre. La concurrence loyale et saine entre eux est libre et repose sur leur qualité de service. S’il est légitime qu’un pharmacien souhaite mettre en avant certaines informations, il ne peut le faire qu’avec retenue. Une information outrageuse fausserait à la fois le jeu de la libre concurrence loyale entre pharmaciens et le libre choix du patient.
Faut-il en effet rappeler que le Code de la Santé Publique est basé sur le libre choix du patient ? Les pharmaciens doivent donc le laisser s’exercer librement. Toute attitude qui s’apparenterait de près ou de loin à du démarchage ne peut qu’être prohibée : la demande de la clientèle doit être motivée uniquement par ses besoins propres.
En pratique, la limite entre information et publicité est ténue. Les esprits malicieux aiment à se glisser dans les interstices. Ainsi, la publicité informative générale de la profession ne doit pas « exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales » (définition de la publicité selon le Petit Robert) et encore moins dénigrer d’autres confrères.
Cette rigueur ne doit pas étonner. Elle est inhérente à la mission de service public du pharmacien.
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