Pour opposer à cette ascension des partis que l'on appelle populistes, mais qui reflètent deux courants extrémistes de la gauche et de la droite, le barrage des « progressistes », comme les appelle le président, il faudrait déjà que son leadership s'affirme dans tous les courants de droite, du centre et de gauche qui combattent la dérive nationaliste (mot également utilisé par le président, et à juste titre). On lit dans les bons journaux des pages entières sur les élections européennes. Il en ressort qu'il existe un éparpillement des groupes ou groupuscules et que les formations classiques vont divisées au scrutin. Les sondages accordent une toute petite avance à la République en marche par rapport au RN. Mais là où le parti de Marine Le Pen fait bloc, la REM, sans être désunie, reste mal organisée. Péché de jeunesse.
Le chef de l'Etat ne peut espérer gouverner convenablement le pays au delà des élections européennes que s'il les gagne. Déjà, Jean-Luc Mélenchon, avec sa démagogie coutumière, veut en faire un référendum pour ou contre Macron, alors que l'enjeu de cette consultation n'a rien à voir avec la personne du président. L'enjeu, c'est précisément le choc des progressistes contre les extrêmes, et le résultat de la confrontation. Ou bien la France, à son tour, s'abandonne à la dérive qui a emporté l'Italie, bouscule l'Allemagne et a jeté le Royaume-Uni hors de l'Union européenne avec des effets désastreux (pour tous), ou bien sa majorité actuelle l'emporte et elle aura alors un rôle essentiel à jouer sur le continent. Pour y parvenir, il faut d'abord, et en un laps de temps très court, que la REM améliore son implantation dans les territoires et qu'elle soit soutenue non seulement par le MoDem, mais par tous les électeurs qui rejettent le RN et LFI avec assez de force pour accepter la victoire de Macron.
Une aventure populiste
Ce ne sera pas facile, non seulement parce que la REM a du mal à se discipliner et n'a rien pour séduire les collectivités locales, mais parce qu'il y a des gens de droite et de gauche qui ne trouvent pas leur confort intellectuel avec la République en marche. Malgré les scores élevés de LFI et du Front national lors de l'élection présidentielle de 2017, il est peu probable que les Français soient mûrs pour une aventure populiste. Il n'est pas certain non plus que M. Macron soit en mesure, d'ici au mois de mai, de transformer son impopularité d'aujourd'hui en mouvement national en faveur de l'Europe. Il n'est pas certain qu'il puisse, en somme, détacher sa propre personne du scrutin. Et il est possible que la France mécontente et quelque peu hargneuse veuille lui infliger une déculottée, quelles qu'en soient les conséquences sur le plan européen.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, deux figures de la droite classique, viennent de s'exprimer au sujet de Macron et ils l'ont plutôt épargné dans leurs propos, pour une raison aveuglante : son échec aux européennes serait une défaite, non pas celle d'un parti, mais celle du pays. Elle ouvrirait la voie à une bataille de titans entre l'extrême droite et l'extrême gauche. On assisterait à une mêlée violente, qui fragiliserait un peu plus le pouvoir et disqualifierait le leadership français en Europe, pour autant que l'on continue à croire qu'une politique sans éthique est inadmissible. A l'inverse, d'autres penseront que les élections européennes seront l'occasion unique pour la France de tenter l'expérience italienne ou américaine. On verra bien. Mais d'ici là, pour ceux qui croient dur comme fer à l'impératif démocratique, Macron demeure indispensable. Les retraités, les indignés du prix de l'essence, les salariés hostiles à l'impôt à la source, devront se souvenir, au moment du vote, qu'au mauvais succède souvent le pire.
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