Yves Coppens, président de la Commission de préparation de la Charte de l’environnement raconte les circonstances dans lesquelles il a été sollicité par Jacques Chirac. « Au début du mois de juin 2002, Roselyne Bachelot, alors ministre de l’Écologie et du Développement durable, me sollicite. Il fallait une réponse le lendemain. » Il refuse. Le lendemain, c’est le chef de cabinet de la ministre qui s’y colle. Même refus. « Jacques Chirac en personne m’appelle alors et me dit : je quitte l’Élysée à 19 h 45, je reviens à 20 h 30, appelez-moi avant ou après. Puis il se reprend : si vous voulez m’appeler après, appelez-moi d’abord avant pour me dire que vous appellerez après. Moi qui travaille sur des millions d’années, j’étais sommé de répondre dans l’urgence. » Le conseil des ministres avait lieu le lendemain. « J’ai fini par accepter même si ce n’était pas mon expertise ». La Commission composée de 18 membres, installée le 26 juin. « Nous avions dix mois pour élaborer le texte », explique la paléontologue. Un délai serré qui nécessitait une répartition des tâches. Un questionnaire de 4 pages a été envoyé à 55 000 correspondants et en deux mois, 14 assises territoriales ont été mises en place pour une consultation nationale (de janvier 2003 au 20 février 2003). « Nous avons consulté environ 400 000 personnes, c’était de la démocratie participative avant l’heure », souligne Yves Coppens.
Lors de la rédaction du texte constitutionnel, deux versions ont été élaborées. L’une, douce, proposait la notion de précaution sans autre précision, l’autre dure, voulait en faire un principe. « En tant que président de la Commission, je n’ai pas voulu trancher. Les partisans de la version légère étaient plus nombreux que ceux de la version lourde. J’ai présenté la situation au président à l’Élysée le 23 avril 2003... Le président, je m’en souviendrais toujours, s’est pris le front dans les mains, s’est écrasé un peu sur sa table. Et a choisi la version lourde. »
Le 2 mars 2005, la loi constitutionnelle paraissait au « Journal officiel ». La France se dotait d’une loi qui allait beaucoup loin que la loi Barbier du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement.
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