JOHN SNOW (1813-1858). Un médecin qui marqua l’histoire de l’anesthésiologie mais aussi celle de l’épidémiologie. Une discipline qu’il créa en enquêtant sur une maladie des plus redoutées avant l’antibiothérapie : le choléra, alors tenu pour induit par l’inhalation de «miasmes», des gaz putrides issus des eaux croupissantes.
La première vague des trois épidémies qui sévirent en Europe au XIXème siècle gagna l’Angleterre en 1831. Cette épidémie cessa brutalement en 1832, laissant 50000 morts et un John Snow convaincu que la maladie était causée par des organismes invisibles. Une deuxième épidémie, en 1848, permit à Snow de vérifier sa théorie. La première victime, John Harnold, un marin venant de Hambourg ayant débarqué à Londres le 22 septembre, avait loué une chambre à Horsleydown où il décéda peu après. Snow apprit que le locataire l’ayant suivi était lui aussi rapidement décédé du choléra : le médecin imagina que la chambre était contaminée. Notant que les premiers signes cliniques étaient digestifs, il en déduisit que l’origine de l’infection était probablement la nourriture ou la boisson et que les diarrhées pouvaient disséminer le germe. Il publia sa théorie en 1849, prenant soin, pour ne pas s’attirer la disgrâce de ses collègues, de parler d’un « poison » capable de « se multiplier » dans le tube digestif. Ceux-ci restèrent sceptiques, quand bien même le propos était le fait d’un médecin déjà illustre.
L’eau de la Tamise soupçonnée.
Eté 1853 : troisième vague épidémique. Snow soupçonna l’eau distribuée dans Londres par deux compagnies : l’une la prélevait dans la Tamise, polluée d’immondices, l’autre non. Il montra, en corrélant les décès et l’origine de l’eau, que la première tuait 14 fois plus que la seconde. Ses opposants n’en démordirent pas : à les croire, le fleuve diluait trop les éventuels « poisons » pour que ceux-ci puissent encore nuire…
L’épidémie toucha fin août le district de Soho, où vivait Snow. Ce dernier mesura la distance entre le domicile des victimes et les fontaines publiques et questionna leurs proches : la majorité d’entre elles pompaient l’eau d’une fontaine située dans Broad Street. Le mardi 6 septembre 1853, sur demande de Snow, la manivelle de la pompe fut démontée. Le choléra disparut immédiatement du voisinage. Cette eau était bien en cause !
Le révérend Henry Whitehead (1825-1896), curé de Soho, fut alors chargé avec Snow de découvrir la cause de cette épidémie mystérieuse : l’eau de Broad Street provenait d’une source et les canalisations de la fontaine semblaient intactes. En mars 1855, Whitehead, nota que le cas inaugural à Soho était un bébé décédé le 2 septembre 1853 au 40 Broad Street… face à la fameuse pompe ! La mère de l’enfant se souvint s’être débarrassée des couches souillées dans une fosse située juste devant sa maison - un type de fosse d’aisance censé avoir été supprimé par la création des égouts -.
La fosse, ouverte le 23 avril 1855, montra des fissures permettant à son contenu pestilentiel de gagner la fontaine distante d’environ 80cm - les inspections précédentes étaient restées sans suite car personne ne savait qu’il y avait une fosse proche et n’avait creusé le terrain -. Le dépôt des couches coïncidait avec la multiplication des cas de choléra dans Broad Street. La dissémination du « poison » par l’eau de la fontaine, elle-même contaminée par les diarrhées du bébé, était prouvée !
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