ÉCHANGER. Un maître mot pour les professionnels de santé. Et, en particulier, pour les acteurs du premier recours que sont les médecins généralistes et les pharmaciens d’officine. Qu’ils soient Albénassiens, Alréens, Carcassonnais, Castelroussins, ou Carryens, tous font le même constat : point de coopération efficace sans communication ! Et, du sud à l’ouest de la France, ce même message revient, presque lancinant : praticiens et officinaux ont besoin de mieux se connaître pour bien travailler ensemble.
Développer des contacts réguliers.
Cette quasi découverte mutuelle ne saurait donc se limiter à un simple appel du pharmacien au médecin pour relire une ordonnance mal écrite ou pour valider un traitement. Qu’ils se connaissent ou ne se soient jamais rencontrés, qu’ils aient l’habitude de travailler ensemble ou ne se côtoient qu’épisodiquement, tous émettent le même souhait : développer des contacts réguliers pour améliorer leurs pratiques professionnelles.
Ce besoin se fait d’autant plus pressant que le système de santé a évolué. Tous en ont conscience. « La logique du tuyau d’orgue est révolue ! » Avec la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), le diagnostic s’est ainsi généralisé : depuis l’entrée en vigueur de ce texte voté le 21 juillet 2009, « nous n’avons d’autres alternatives que de sortir de ce fonctionnement en solo, qui a prévalu pendant des années, pour travailler en bonne intelligence ».
Outre une optimisation de la prise en charge du patient, les uns et les autres s’accordent d’ailleurs à reconnaître que la qualité de leur exercice s’en trouverait incontestablement améliorée. Certains y voient même « une forme de reprise – voire d’extension – de la logique qui avait prévalu au moment de la mise en place des réseaux de soins ».
Le FBI breton.
En Bretagne, dans la région d’Auray, cette expérience a d’ailleurs pris corps au travers d’un étrange acronyme : FBI. Cette formation bretonne interprofessionnelle (FBI) regroupe ainsi une cinquantaine de professionnels de santé désireux de confronter leurs points de vue et de partager leurs expériences sur certaines pathologies. Rien d’étonnant, dès lors, qu’outre des médecins et des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des infirmières et un orthophoniste aient rejoint les rangs de ces irréductibles Bretons.
Une initiative d’autant plus appréciée que les nouvelles missions qui ont été dévolues aux officinaux par la dernière convention pharmaceutique signée avec l’assurance-maladie posent question. Pour le moins méconnue, quand elle n’est pas mal interprétée par un corps médical malmené, la prise en charge à l’officine des patients sous anticoagulants oraux et sous antiasthmatiques inquiète.
Et pour cause ! Alors que ces nouvelles missions ont pour objectif d’améliorer le fonctionnement de notre système de santé, leur périmètre fait l’objet de tous les fantasmes de la part de praticiens qui craignent de voir leurs prérogatives empiétées. D’où la nécessité d’échanger afin de « comprendre ce que sont ces nouvelles missions et ainsi de lutter contre la désinformation puisque les problèmes viennent avant tout d’un manque d’information ».
Les génériques.
Un échange tout aussi crucial pour démystifier les médicaments génériques. Symboles d’un pouvoir pris par les dispensateurs au détriment des prescripteurs, ces médicaments sont en effet sujets à de nombreuses critiques, en particulier sur leur qualité. Outre une suspicion de moindre dosage, les génériques sont ainsi soupçonnés d’être fabriqués à partir de matières premières de moins bonne qualité. Un soupçon renforcé par des patients peu enclins à se soucier de la santé financière de l’assurance-maladie et souvent prêts à exiger la mention « non substituable » sur leur ordonnance.
Or, sans échange sur des sujets aussi sensibles, inutile d’envisager un front commun pour convaincre les patients du bien-fondé d’un traitement ou d’un médicament en particulier. Mais encore faudrait-il que les uns et les autres trouvent le temps pour discuter. Un appel du pied aux nouvelles agences régionales de santé (ARS) ? À moins que les unions régionales des professionnels de santé (URPS) n’y voient un nouveau champ d’investigations…
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