« Nous avons créé la grande région bien avant que les politiques ne s’en préoccupent et n’inventent les URPS », lance Hervé Canton, président de l’actuelle URPS de pharmaciens de Haute-Normandie. Le titulaire d’une pharmacie à Marcilly-sur-Eure, dans le département éponyme, estime que la création de la région grande Normandie va de soi.
« Aujourd’hui la représentation syndicale des pharmaciens doit de situer aux plans national et local », estime-t-il. Aux dernières élections professionnelles, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est arrivée en tête en Haute-Normandie. « Avec la fusion des deux régions, nous allons devoir reformer une équipe pour les prochaines élections qui seront très importantes pour la représentativité de notre syndicat. »
La fusion des deux régions aura quelques effets immédiats en termes de moyens mis à disposition des URPS. Aujourd’hui, chacune dispose de 6 élus. Mais la nouvelle Normandie n’offrira plus que de 9 sièges aux représentants des officinaux. Du coup, Hervé Canton craint de ne plus disposer d’assez de bras pour gérer l’ensemble des missions à réaliser. Le pharmacien de Marcilly-sur-Eure est second de la liste « Normandie futur » soutenue par la FSPF et menée par André Géara.
Changer de dimension
André Géara, actuel président de l’URPS de Basse-Normandie, espère que cette nouvelle organisation permettra à l’URPS de changer de dimension. En massifiant ses commandes, elle deviendra plus pertinente. Son nouveau rang lui permettra de mieux et plus peser dans les négociations. André Géara croit dans les possibilités de développement de relations interprofessionnelles dans les métiers de la santé de la région. Toutefois, tempère-t-il, la situation des pharmacies de Normandie ne s’améliorera pas d’un coup parce que le statut de leur région a changé.
François Gayon, qui conduit la liste de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) dans la région, est aussi responsable de la campagne électorale nationale de son organisation. Son analyse est très tranchée : « Les élections aux URPS ne vont strictement rien changer à la situation catastrophique des officines de Normandie ! »
Pour lui, l’une des seules solutions serait de créer des fonds d’investissement strictement réservés aux pharmaciens libéraux diplômés. « Ils pourront ainsi prendre des parts ou des participations dans des affaires en recherche d’investisseurs. » Cette proposition inscrite dans le livre blanc de l’UNPF est, selon François Gayon, l’une des meilleures pistes permettant de contrer les attaques de la grande distribution, Leclerc en tête.
Pas de révolution
Olivier Decoutère, premier sur la liste présentée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), pense pour sa part que l’un des problèmes récurrents de la région se situe au niveau des établissements de soins. Les loueurs de matériel médical y concurrencent sans vergogne les pharmaciens d’officine. « Pour moraliser ces marchés nous allons proposer la mise en place d’un pharmacien référent dans les cliniques et les hôpitaux afin de canaliser cette concurrence déloyale », indique-t-il.
Quoi qu’il en soit, malgré la création de la grande Normandie, les pharmaciens des cinq départements ne ressentiront pas de révolution. Ils continueront à exercer sous le couperet de la maîtrise comptable, même si la nouvelle dimension de l’URPS de pharmaciens va ouvrir de nouveaux horizons. « On pourra désormais lancer des projets globaux sur l’ensemble du territoire », explique André Géara. Le représentant de la FSPF cite à titre d’exemple l’idée de lancer un appel d’offres régional pour collecter et recycler les déchets de produits chimiques des pharmacies.
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