Si les interlocuteurs principaux des professionnels de l’emballage sont avant tout des industriels, certains producteurs travaillent spécifiquement pour les pharmaciens d’officine, qui ont besoin de conditionnements adaptés.
Même si la plupart des emballages sont destinés au milieu industriel, certaines évolutions peuvent avoir des répercussions directes sur le monde officinal, comme l’explique un responsable de la société américaine West, l’un des leaders mondiaux des composants d’emballage primaires pour injectables et systèmes d’administration, tels que les seringues préremplies et les auto-injecteurs. En effet, quand un injecteur peut être utilisé à domicile, cela réduit les séjours à l’hôpital et favorise donc les traitements ambulatoires, y compris pour les médicaments les plus récents, qui, très visqueux, ont une durée d’injection parfois longue. West propose donc des injecteurs portables à poser à l’aide d’un film adhésif, programmés en fonction de la durée d’injection prévue. Ces nouveaux injecteurs renforcent l’observance et la sécurité, conditions indispensables à une délivrance en ambulatoire. Particulièrement implanté dans le secteur des injecteurs d’héparine, d’insuline et de vaccins, le groupe basé à Philadelphie possède notamment deux usines en France. Ses systèmes d’injections connectés de type « Smartdose », favorisant le contrôle de l’observance et de la bonne utilisation, sont déjà utilisés par des laboratoires américains, et les générations d’injecteurs qui arriveront prochainement sur le marché intégreront une connexion téléphonique.
Blisters intelligents
La connectique liée à l’emballage s’empare de nombreux médicaments quotidiens, et expérimente de nouvelles possibilités de suivi, y compris les blisters « intelligents » qui rappelleront le patient à l’ordre s’il les ouvre trop souvent… ou s’il oublie de le faire. Autre domaine investi par la e-santé, celui des notices et des étiquettes. L’imprimeur slovène « Etiketa » a mis au point des étiquettes « flashables » sur un QR code, qui permettent au patient d’obtenir, dans le format de son choix, la notice et toutes les informations nécessaires à sa bonne utilisation. « Cela se fait déjà sur beaucoup de produits, mais nous innovons en l’adaptant au médicament », explique son représentant.
L’un des leaders de l'emballage pharmaceutique, l’Allemand August Faller, propose des boîtes adaptées à la numérisation, mais aussi enrichies de rabats d’information articulés, pliables et refermables : ceci permet, si nécessaire, d’agrandir facilement la taille des étiquettes et notices. De plus, rappelle August Faller, un emballage attractif constitue souvent un argument sur les points de vente : sachant que jusqu’à 70 % des consommateurs se décident pour un produit uniquement au moment de l’achat, des boites au design attrayant, mais aussi « ennoblies ou gaufrées » ont une influence réelle sur le succès d’un OTC en libre-service, explique ce fabricant.
Parmi les autres nouveautés présentées cette année au salon, des flacons en verre ou en polymère stériles et « prêts à l’usage » évitent désormais à l’industriel qui les achète de devoir les restériliser avant de les remplir. De même, des flacons unidoses et des blisters plus faciles à ouvrir et à utiliser simplifieront la vie des patients.
De nouveaux impératifs
Enrichi d’ateliers et de conférences, le salon permet de suivre l’évolution des législations. Cela concerne aussi bien les conditionnements « primaires » que les boîtes ou les flacons. Pour la directrice de Pharmapack Europe, Silvia Forroova, les défis actuels de l’emballage pharmaceutique concernent avant tout l’amélioration de l’observance et la facilité d’utilisation, mais aussi le conditionnement des médicaments biologiques et biosimilaires, ainsi que la durabilité des dispositifs d’administration et des emballages. Les nouvelles technologies de l’emballage et de l’administration des médicaments « réinventent l’art du possible en générant une nouvelle vague d’innovation et de développements axés sur le patient ».
En outre, à l’heure de l’entrée en vigueur de la nouvelle directive européenne sur la sérialisation, tous les « emballeurs » présentent des produits conformes aux dispositions de cette dernière, mais envisagent déjà les évolutions à venir. Il s’agit notamment de la mise en place de « l’agrégation », c’est-à-dire le regroupement de boîtes sérialisées dans des caisses elles aussi sérialisées, avec des numéros associés, qui deviendra obligatoire aux États-Unis en 2023. Ces nouveaux impératifs sont déjà pris en compte par les chaînes de conditionnement de certains laboratoires, de même que par les lecteurs optiques qui assurent le contrôle des codes. Le salon a donc aussi fait le point sur les dispositifs de « vision » développés dans ce but par différentes sociétés.
Plus près des préoccupations immédiates des officinaux, de nombreuses entreprises, souvent familiales, leur proposent pots, flacons et piluliers adaptés à leurs préparations magistrales, ou vendus vides aux patients. La société allemande Packsys propose des « packs » d’emballage complet à l’industrie comme aux pharmaciens, avec des innovations adaptées à des consommateurs spécifiques : « nous présentons cette année un distributeur de granulés spécialement destiné aux jeunes mamans, qui peuvent l’utiliser tout en tenant leur bébé dans leurs bras », explique ainsi l’une des responsables de la marque.
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