JUSQU’EN 2009, la Suède disposait d’un réseau national de 924 pharmacies, Apoteket AB, complété par 800 dépôts de médicaments et points de livraisons répartis dans les zones isolées. Sous la pression de l’Union européenne, qui a exigé que la Suède mette fin à un certain nombre de monopoles d’État, dont celui sur les pharmacies, le pays a libéralisé son système à partir de 2009, en autorisant aussi bien les chaînes que les créations individuelles. De plus, les OTC ont été sortis du monopole et peuvent désormais être achetés dans plus de 6 000 commerces généraux.
Depuis 2009, 356 nouvelles officines ont été créées, soit une progression de près de 40 %. Aujourd’hui, 29 opérateurs se partagent les 1 280 pharmacies du pays. Le paysage est dominé par quatre grandes chaînes, dont Apoteket AB qui, désormais privatisé, réunit toujours 300 officines, autant que son principal concurrent, Apotek Hjärtat. À eux seuls, ces quatre grands réunissent près d’un millier d’officines. Derrière eux, les autres groupes ne possèdent chacun qu’une ou deux dizaines de pharmacies, voire moins d’une dizaine, tandis que les propriétés uniques sont quasi inexistantes.
Plus de services, moins de conseils.
L’organisme public chargé de suivre les évolutions économiques du pays, Statskontoret, regrette que la plupart des créations aient eu lien dans les zones urbaines, et relève que seulement six pharmacies ont ouvert dans des zones rurales, lesquelles ont perdu dans le même temps plus d’une centaine de dépôts de médicaments.
Les pharmacies sont désormais ouvertes plus longtemps qu’avant 2009, et souvent même le dimanche, ce qui était impensable auparavant. Elles proposent de nombreuses prestations nouvelles, y compris des tests et des dépistages, ainsi que des délivrances journalières multidoses. Mais tous ces nouveaux services n’enthousiasment pas pour autant les patients : ceux-ci considèrent que la qualité globale des pharmacies n’a pas beaucoup changé, et aurait même diminué en ce qui concerne le conseil et la disponibilité des médicaments.
Prix en baisse.
Les prix des médicaments ont par contre plutôt diminué, les baisses les plus fortes concernant les OTC. Toutefois, relève Statskontoret, les baisses de prix des prescriptions sont surtout liées au développement des génériques et des importations parallèles, et auraient eu lieu même sans privatisations. D’ailleurs, bien que les grandes chaînes se livrent une concurrence effrénée, Statskontoret ne relève pas de grande différence de prix ni de services entre elles.
Enfin, Statskontoret souligne, dans son rapport final, que les pharmaciens et les employés n’ont pas vraiment profité des privatisations, ni en termes de revenus ni en terme de carrière : ils vivent plutôt moins bien qu’avant, avec moins d’opportunités de progression professionnelle. L’organisme termine son étude par un certain nombre de recommandations, tant pour stimuler la concurrence et faire baisser les prix que pour améliorer la qualité de certains services… et garantir une répartition plus équitable des pharmacies à travers le pays.
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